¨Chronique: Quelle l’hypothèse principale de l’homme politique guinéen le plus proche du pouvoir? (par Aimé Stéphane Mansaré)

« Rien de ce qui touche à la politique ne relève du hasard! Soyons sûr que ce qui se passe en politique a été bel et bien programmé! »

F.D. Roosevelt

En tant qu’analyste politique porté sur la prospective, mets souvent en avant des hypothèses inédites qui fâchent la majorité des militants des partis politiques et parfois les activistes de la société civile.

Mais, je serais doublement satisfait si mes différentes analyses politiques régulièrement publiées sur les réseaux sociaux contribuaient si peu soit il à susciter un débat politique plus stratégique qui ne soit pas simplement porté sur le quotidien politique mais aussi et surtout sur ce qui peut arriver à court, moyen et long terme.

En principe, c’est la source des anticipations pour éviter l’avènement des tendances incongrues en réadaptant les scénarios.

Dans ce cas précis, je suis persuadé qu’il s’agit d’une analyse politique sensible qui peut activer les PASSIONS et les SUBJECTIVITÉS les plus folles sur tout quand il faut par des analyses personnelles décrire un état des lieux , identifier des hypothèses , des scénarios contradictoires en face , des tendances qui se dégagent  et des croisements de suppositions qui en résultent pour donner la réponse à une question politique qui restent pour les uns et les autres, la finalité de tout le combat et qui taraude actuellement tous les guinéens à savoir:

D’entrée de jeux, convenons avec ce postulat politique selon lequel :

 « Explorer ce que pourrait être l’avenir politique d’une quelconque Société humaine est par tout un exercice peu aisé mais, plus difficile dans un pays où la mobilisation politique est majoritairement influencée par le prisme de l’ethnie et de la communauté laissant libre cours aux interprétations subjectives dans tous les milieux ».

Mais, cette subjectivité accrue des guinéens qui est due à la communautarisation à outrance de la vie politique devrait-elle empêcher les intellectuels   de faire des réflexions et explorations portées sur la vie politique guinéenne ?

Je pense que non et pas du tout car l’essentiel est pour eux de garder leur neutralité  pour mieux  guider le peuple vers les réflexes d’anticipations .

La vérité reste que le niveau élevé du débat socio-politique dans un pays favorise le progrès, l’émergence et le développement et fait éviter les conflits inutiles qui exacerbent la pauvreté de ce peuple en dépit de ses énormes potentialités.

Alors, porter une analyse prospective sur les hypothèses de chances ou opportunités d’accès au pouvoir des acteurs politiques actuels ne doit pas être perçu comme une provocation mais comme une contribution à l’élévation du débat politique.

Qui d’entre les acteurs politiques actuels, s’approche mieux de la succession du général président MAMADI DOUMBOUYA y compris lui-même ?

Cependant, je conviens avec tous les amis qui adorent mes analyses politiques qu’une telle prospective délicate et centrée sur la succession politique au sommet de l’Etat ne saurait être un travail aisé car, elle requière indubitablement en dépit de l’utilisation d’une approche  rationnelle soutenue par une forte rigueur scientifique irréprochable, le grand risque d’être flingué dans tous les sens par une classe politique majoritairement subjective et agressive contre toutes idées contraires à ses attentes de clans.

 Ainsi, en guise de méthodologie, la base de réflexion qui m’aura permis de révéler cette hypothèse principale de la continuité résulte de l’analyse des existants consensuels ou pas pour aller vers des hypothèses et des interrogations.

En partant des faits et constat d’ordre strictement sociopolitiques, il y a :

  • Les espaces politiques en guinée actuelle se définissent en fonction de leur niveau d’ouverture démocratique.

Ils sont pratiquement au nombre de quatre 4, soit deux 2 semi fermés (la Haute Guinée et la Moyenne Guinée) et deux semi ouverts (La Basse Guinée et la Guinée forestière).

La configuration sociologique des deux zones semi fermées est caractérisée par dominance de la culture et spécifiquement la langue d’un groupe ethnique apparemment majoritaire, le Malinké pour la H/G et le Pular pour la M/G.

 En effet, cette situation de dominance culturelle en dépit de l’existence de quelques autres groupuscules ethniques a malheureusement favorisé des inclusions idéologiques et politiques des deux communautés majoritaires du pays qui sont restées très fermées par endroit où les programmes de société ne stimulent que peu la mobilisation politique.

– Concernant les espaces semi ouverts notamment la G/F et la B/G, ils sont caractérisés par un nombre inouï de groupes ethniques qui sans renoncé à leur solidarité spéciale restent confrontés au Rubicon- de la mobilisation politique commune.

De toute évidence, la différence entre les deux espaces semi fermés c’est-à-dire la H/G et M/G réside dans le niveau d’influence sociologique stimulant des niveaux de pressions sur les deux zones ouvertes à savoir la G/F et la B/G.

A ce niveau, en interprétant au crible d’une minutieuse analyse anthropologique, les faits et par ricochet les constats, l’on pourrait conclure sans grand effort académique que le niveau de pression de la H/G sur la forêt et la B/G est de loin socio historiquement plus enracinée en terme d’interconnections socioculturelles et spatiales!

 Ceci est strictement un faits sociopolitique majeur qui va déterminer la tendance dominante entre la continuité de DOUMBOUYA ou une alternance avec un civil après cette transition.

Et si j’affirme que l’hypothèse la plus probable et la plus adaptée tendait vers UNE CONTINUITÉ AVEC UNE POSSIBILITÉ POUR LE GENERAL PRESIDENT DE SE PORTER CANDIDAT ET DE GAGNER LES ÉLECTIONS POUR UN UNIQUE MANDAT DE 7 ANS?

je ne voudrais en dire plus avant mon livre qui sortira bientôt …

Continuons sur la problématique de la mobilisation politique qui n’est pas en faveur d’une alternance démocratique viable.

 Les formes de mobilisation des principaux partis politiques sont au constat actuel de trois ordres notamment: – celles axées sur les frustrations communautaires diffusées de façon voilée pour maximiser le taux de mobilisation et d’engagement pour les causes du parti. Dans ce contexte connu, la majorité des leaders politiques guinéens qu’ils soient d’une communauté minoritaire s’emploient à réussir l’initiale mobilisation dans leurs communautés et dans leurs régions avec toujours des arguments plus ou moins communautaires.

  • Mais, les effets sur la mobilisation communautariste des leaders issues des communautés majoritaires, sont plus néfastes parce qu’ils perdurent et accentue l’embrasement aux effets multiplicateurs et néfastes sur l’unité nationale; – Celles axées sur des indications contextuelles notamment la jeunesse, le sexe, le niveau de compétence, les moyens du leader … Beaucoup de leaders jeunes ou femmes ont bien utilisé cette forme d’argumentaire de mobilisation sans succès et ont fini le plus souvent absorbés par des faux grands leaders communautaristes qu’ils ont bien combattus avant; – Celles axées sur les programmes proposés et sur les compétences prouvées du leader généralement issus de minorité ethnique.

 Dans cette catégorie de mobilisation, seuls quelques partis politiques dont les leaders issus d’une minorité ethnique ont franchi le cap des grands partis en raison du faible niveau de popularisation de la démocratie.

Le constat c’est qu’en terme d’efforts de mobilisation, ces partis fournissent plus d’efforts pour peu de résultat par rapport aux grands partis communautaristes.

 Les principaux enjeux de positionnement stratégique après cette transition reposent sur quelques défis majeurs par rapport à la forme et au type d’alternance politique qui pourrait survenir en étant principalement celle souhaitable pour calmer les turbulences politiques communautaristes ou celle issue d’une évidence d’alternance communautariste des majorités ethniques.

TOUJOURS, L’HYPOTHÈSE DE LA CONTINUITÉ DU GENERAL S’IMPOSE PAR LES FAITS SOCIOPOLITIQUES EUX MEMES….

 Par rapport aux configurations politiques actuelles, il y a une évidence de chamboulement total de la scène politique guinéenne qui se profile à l’horizon avec l’imminence mort politiques de tous les anciens barrons qui étaient susceptibles d’entretenir cet ancien système.

En réalité, les postures actuelles des soi-disant grands partis et grands leaders sont pitoyables et lamentables et pourraient ressembler aux derniers jours d’un vieux lion agonisant des faims et de maladies parce que désormais incapable de chasser le gibier.

Sauf pour des néophytes sinon il est clairement perceptible le reflet d’une Indubitable marche vers « L’HYPOTHÈSE DE LA CONTINUITÉ AVEC LE GENERAL PRESIDENT… »

Aussi et bien évidemment, entre tous les dissidents rénovateurs issues des 3 plus grandes formations politiques, les tendances d’attraction vont sensiblement décroitre au fur et à mesure que les échéances de 2025/26 s’approcheront.

En considérant les faits socio politiques existants et, dans l’hypothèse probable d’une continuité, un des 2 très anciens Partis politiques du pays pourrait servir de cobaye politique pour cette hypothèse.

Au titre des suppositions importantes et des interrogations, il y a:

 L’hypothèse principale  concerne  l’ouverture dans les dispositions constitutionnelles, de brèches de possibilités de candidatures aux actuelles autorités et responsables de la transition en leur demandant par exemple de démissionner quelques mois avant les .

 Il est clair que dans l’état actuel des choses, une telle annonce liée à une possible candidature possible des actuels responsables de la transition, changerait immédiatement les tendances d’alliances politiques   actuelles avec des effets sociopolitiques inattendus sur tout le système sociopolitique guinéen.

Aussi, le respect de la disposition constitutionnelle de limitation ou non du nombre de mandat et son annonce officielle par le CNT à l’heure actuelle changerait également toute la configuration actuelle de la vie politique guinéenne avec des effets multiplicateurs énormes.

 Pour les besoins de cette réflexion prospective, nous partons d’une hypothèse normative en considérant que la constitution en préparation n’est pas encore diffusée et nous n’en connaissons rien de son contenu.

En substance et dans ce cas de figure, la course sera totalement ouverte avec de possibles alliances électorales autour de toutes les principales formations politiques

De toute évidence, l’hypothèse de la continuité va se clarifier, se renforcer ou s’éteindre après les élections communautaires et législatives.

Dans cette principale hypothèse qui commence à hanter les guinéens, les alliances électorales se noueront et les poids électoraux influenceront les prochaines alliances pour les présidentiels tout en faveur du général président qui risque de succéder à lui-même.

  • Les tendances dominantes qui résultent de cette hypothèse principale mais aussi de plusieurs hypothèses secondaires que je m’abstiens d’évoquer et d’expliciter dans cet article portent sur le niveau de positionnement stratégiques des leaders actuels à franchir le cap d’un possible deuxième tour puis engranger le maximum d’alliances politiques et d’électeurs et gagner les prochaines élections présidentielles.

– Le parti qui soutiendra la transition arrivera certes au 2ème tour avec quelques atouts.

  • La triangulation et la réponse à la question:

Au crible d’une analyse croisée des 4 espaces politiques avec les effets sociologiques multiplicateurs sur les formes de mobilisations politiques, les tendances actuelles qui en résultent assorties d’hypothèses et des scenarios décrits, force est de reconnaitre qu’en partant de l’hypothèse principale dite de la continuité et en considérant que les tendances actuelles se maintiennent sans intrusion inattendue de cas de force majeure, ce sera sans surprise le général président qui succédera à lui-même où il sera succédé par une personnalité politique avec qui il sera en alliance pour revenir quelques temps après.

                                                                                                Merci.

Aimé Stéphane MANSARE

Expert consultant en Sciences Sociales du développement

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