Le Premier ministre guinéen, Bah Oury, s’est exprimé sur RFI concernant plusieurs sujets clés ce jeudi 26 septembre 2024, notamment le retour de la Guinée au sein de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), les élections de 2025 et la situation des droits et libertés en Guinée.
Après une suspension de trois ans, la réintégration de la Guinée à l’OIF est, selon Bah Oury, une décision positive. « Cela montre une prise en compte des réalités des pays en transition », a-t-il déclaré. La suspension initiale était intervenue sous le régime d’Alpha Condé, marqué par une détérioration des libertés institutionnelles et civiles. Bah Oury voit cette réintégration comme une ouverture vers la relance des institutions démocratiques et un signe encourageant pour le pays.
Cependant, l’OIF a également mis en garde la Guinée, l’invitant à poursuivre ses efforts dans le domaine des droits et libertés. Sur ce point, Bah Oury a réitéré l’engagement de son gouvernement à renforcer ces aspects en vue de construire des institutions crédibles et de favoriser la réconciliation nationale. Cette ambition s’inscrit dans la continuité des assises nationales initiées par le président de la transition, Mamadi Doumbouya.
Le Premier ministre s’est également exprimé sur un sujet sensible : la disparition, depuis juillet, des deux militants du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah. Interrogé sur leur sort, Bah Oury a admis que le gouvernement n’avait toujours pas d’informations précises sur leur localisation, mais il a assuré que des enquêtes étaient en cours. « Leur disparition ne nous arrange pas », a-t-il affirmé, insistant sur la volonté des autorités de retrouver les militants en bonne santé.
Sur le plan politique, les élections de 2025 sont au cœur des discussions, en particulier la présidentielle. Malgré une disposition de la charte de transition interdisant au général Mamadi Doumbouya de se présenter, certains membres du gouvernement ont laissé entendre que rien n’empêcherait sa candidature. Interrogé sur ce point, Bah Oury a rappelé que la Constitution, une fois adoptée, prévaudrait sur la charte. « Toute personne remplissant les critères de la Constitution pourra être candidat », a-t-il souligné, ouvrant ainsi la voie à une éventuelle candidature du chef de la transition.
En ce qui concerne le calendrier des élections, Bah Oury a précisé que l’objectif est de tenir un référendum constitutionnel d’ici fin 2024 avant d’organiser la présidentielle. Cependant, la date exacte de cette dernière reste à définir.
L’avenir politique de la Guinée semble donc se jouer sur plusieurs fronts, avec des enjeux cruciaux autour de la démocratie, des droits humains et du retour à l’ordre constitutionnel.
Mohamed Diawara pour infospremieres.com