L’homme politique et musicien guinéen fait partie de ces acteurs sociopolitiques, connu pour son franc parlé. Interrogé par notre rédaction sur l’actualité sociopolitique du pays ce jeudi 18 août 2022, le président du Parti Guinéen pour la Solidarité et le Développement (PGSD, a estimé que le principal agent causal de la crise qui mine la Guinée, notamment pendant cette transition, n’est autre que le leader de l’UFDG, Elhadj Cellou Dalein Diallo. Il a tout de même reconnu que c’est la Front National pour la Défense de la Constitution, l’initiateur des manifestations que le pays connaît depuis des années.
Pour illustrer ses propos, Élie Kamano a d’abord rappelé les conditions dans lesquelles vivaient les opposants et acteurs sociaux du pays sous l’ère Alpha Condé. À l’en croire, c’est le coup d’État militaire du 05 septembre 2021 qui a permis la libération des prisonniers politiques et acteurs sociaux, en leur remettant surtout leurs passeports longtemps bloqués par l’ancien Président. Ces actions enclenchées par les hommes du Colonel Mamadi Doumbouya dont la création de la CRIEF et les poursuites d’anciens dignitaires comme Dr Ibrahima Kassory Fofana, ont été selon Élie Kamano, applaudi par tout le monde. Mais : « il a fallu qu’on dise Cellou Dalein Diallo est convoqué et la crise a commencé. Il faut qu’on se dise la vérité dans ce pays-là, car l’histoire de ce pays ne ment pas. Si nous la falsifions, nous en souffrirons. Cellou Dalein Diallo est le principal auteur de la crise guinéenne », a-t-il lâché.
A la question de savoir quelle est la responsabilité du FNDC dans cette crise ?
Élie Kamano répond que les acteurs du FNDC dont il était membre, se sont vus à plusieurs reprises avec le CNRD pour échanger autour d’un certain nombre de sujets. Malheureusement, les pourparlers n’ont pas abouti, suite à la teneur de la proposition faite par le FNDC qu’il a d’ailleurs qualifié d’erronée, rappelle-t-il.
« La divergence est venue de là aussi. Moi je dis qu’il n’y a pas de crise actuellement en Guinée, parce que pour moi, ce sont les hommes qui l’ont créé. Ils peuvent également la faire taire. Ils peuvent l’arrêter toute suite. Quand tu es fort et que tu as un adversaire qui est faible qui voit et qui sent qu’en se battant contre vous allez le battre. Ne vous battez pas contre lui. Ne sortez pas tous vos muscles. Si vous le faites et que vous ne parvenez pas à le battre mais vous êtes fini, vous êtes cuits », a-t-il fait savoir.
Parlant de la manifestation du 17 août dernier appelé par le FNDC bien que dissout pourtant par le CNRD à travers le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation, le mouvement social a néanmoins menace de redescendre dans les rues en Guinée et à l’étranger, les 14 et 17 août dernier. Bien que cette énième n’a pas connu d’engouements comparativement à celle du 28 juillet 2022, deux adolescents ont été fauchés par balle. À cela s’ajoute de nombreux cas de blessés. Élie Kamano qui a déploré de passage ce drame, estime que ce mouvement social a sorti sa dernière touche contre la junte au pouvoir. D’ailleurs, c’est une erreur stratégique que les membres du front ont commise.
« Lorsque quelqu’un a peur de vous mentalement, psychologiquement, moralement, ne lui montrer pas vos failles, sinon il va taper sur vous une fois et c’est terminé. Ce qui s’est passé avec cette manif du 17 août dernier. Et, vous aller voir qu’il n’y aura plus de manifestation ici. Les membres du FNDC devraient rester dans ce flou, ce semblant d’être fort devant les autres et discuter. Poser des pions et dire nous voulons ça sinon ça et ça (…), en ne se limitant qu’aux menaces », a indiqué le reaggaeman guinéen.
Ce musicien converti en politique indique également que le FNDC s’est fait humilier à l’occasion de cette énième manifestation et estime que même la CEDEAO ne pourra faire replier la junte militaire guinéenne au pouvoir presque bientôt un an.
L’Aîné Robert KOUNDOUNO
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