Battus par les gardes du corps du préfet le mercredi 26 avril 2023, Sâa Malté Millimouno suit son traitement à l’hôpital préfectoral de Guéckédou. Ses proches ont décidé de porter plainte contre le préfet. Dans la soirée de ce jeudi 27 avril 2023, un reporter de votre quotidien en ligne www.infospremieres.com a joint au téléphone un de ses frères pour en savoir plus.
Retour sur les faits
A l’entame, il est revenu sur l’origine de cet acte qui a poussé les gardes du préfet à battre son grand frère, alors que ce dernier n’avait rien à voir avec ce qui s’est passé.
«On craignait pour sa vie mais heureusement, il n’est pas mort. Ce qui s’est passé, le Préfet sortait avec son cortège dans la soirée après une pluie, les bois étaient tombés sur la route. Dans certaines maisons de Wouet Djiba, le vent violent a causé quelques dégâts.
Maintenant arrivée à Nongoa Pöbhö (Petit Nongoa) avant d’arriver à au centre du village, il a aperçu certains bois qui ont obstrué la circulation, lui-même est descendu pour demander après le chef secteur. Le grand frère qui était présent sur les lieux lui a dit que le chef secteur n’est pas présent et qu’il est en brousse. C’est tout ce que le frère a dit et il (le préfet, ndlr) a dit qu’il lui cache quelque chose. Il l’ a pris au collet et ses gardes de corps sont descendus pour le frapper. Le frère venait juste de faire la pêche, il est pisciculteur. Après la rivière, il avait l’argent dans ses poches et le téléphone. Ils l’ont bastonné, ses objets sont tombés et quelqu’un d’autre est venu pour les ramasser, ils l’ont giflé et ce dernier est tombé. Mon frère a été embarqué et ils ont fait 10 km avec lui. Arrivé à Nongoa, il a été déposé au Centre de santé avant de continuer leur chemin. C’est comme ça qu’on a eu l’information.
Informé, j’ai dépêché des gens pour les suivre à moto pour connaître où ils vont le laisser. Effectivement, ils l’ont déposé à Nongoa. Il a commencé à recevoir des premiers soins au niveau du centre de santé et j’ai demandé à ce qu’il soit transféré à Guéckedou mais il faisait nuit. Le lendemain, le Chef du centre, en rédigeant la lettre pour qu’il soit évacuer, a voulu mentionner que c’est suite à une bagarre. Je l’ai appelé pour lui dire que si c’est ce qu’il a écrit, d’être prêt pour aller répondre à la justice, si c’est lié à une bagarre ou autre chose. Il faut écrire en français facile, qu’il a été frappé. C’est ainsi qu’il a changé de papier pour aller à Gueckédou »,rappelle-t-il.
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Comment la nouvelle s’est propagée
Vu tout ce qui s’est passé, ce proche de la victime, a décidé de faire une publication pour non seulement informer l’opinion de ce qui s’est passé mais aussi de dénoncer cet acte de la première autorité de la ville de Guéckedou.
« Quand ils sont arrivés à l’hôpital préfectoral, c’est de là que j’ai publié l’information. On a reçu l’appel des journalistes de Makona Fm (une radio privée de ville) est venu en collaboration avec Espace, ils ont interviewé le jeune dans une émission sur Espace Fm et beaucoup se sont informés à partir de là avec les appuis derrière ».
Compte tenu de l’ampleur de la situation le préfet a fait une sortie pour donner des explications par rapport à ce qui s’est passé.
« C’est qui a poussé le Préfet à partir là-bas pour dire qu’il reconnaît les faits. Que lui en personne il n’était pas là-bas mais ce sont ses gardes. Il assume la responsabilité et qu’il va traiter la victime. Il a remis 200.000 GNF à la famille en disant rentrez au village dès demain il sera guéri.
Quand ils m’ont fait le compte rendu, nous avons écrit la plainte qui a été déposée aujourd’hui. J’ai appelé le juge pour lui dire que la plainte va arriver et que s’il ne peut pas, de transférer, mais tout ce que chacun doit dire concernant ce cas, il faut se préparer pour aller répondre devant si c’est pas bien dit.
J’ai eu la chance d’échanger avec le gouverneur pour lui dire ce qui s’est passé mais je n’ai pas fini de parler parce qu’il était déjà informé. Il m’a fait savoir qu’il a déjà demandé au préfet de faire le rapport. Le frère est à l’hôpital de Guéckedou, il suit son traitement. Les examens faits sont flous, ils ont demandé d’attendre le vendredi. J’ai voulu l’évacuer à Conakry, mais j’ai parlé avec le Directeur de l’hôpital qui a dit qu’il est sous traitement, il ne faudrait pas qu’il se remue de trop. J’ai donné consignes à ce qu’il ne soit pas assisté par des inconnus. J’ai demandé toutes les informations dont ils sont en possession pour pouvoir faire notre plainte. La plainte que nous avons déposée est accompagnée d’images », précise-t-il.
Il affirme que la ville Gueckédou n’est pas contre une autorité mais aucun responsable ne doit s’en prendre à un citoyen quelconque sous prétexte qu’il a fait telle ou telle chose.
Copie de la plainte
Mohamed Diawara