Ce terrain de basket-ball dont il est question a été réalisé avant la rébellion de 2000. Lors des fêtes tournantes du cinquantenaire, il a été rénové mais à la hâte. Ces derniers temps, les jeunes de Gueckédou commencent à s’intéresser au basket-ball, un des fils du terroir, Fata Mamy Diaré (Elhadji De Gueckedou Diare), a pris l’initiative de porter un projet de rénovation de cet espace de jeu. Récemment, il a lancé un appel à l’action via les réseaux sociaux pour la collecte d’un fonds pour la réhabilitation de ce terrain. Ce mardi 11 avril 2023, il a accepté de se confier à un reporter de votre quotidien en ligne www.infospremieres.com.
Le constat
Tout est parti d’un constat, où ce natif de cette localité de la Guinée forestière a fait au cours d’un de ses séjours à l’intérieur du pays. Vu l’amour que les jeunes de cette localité ont montré pour le basket-ball, il a eu l’idée de se lancer dans un projet de mobilisation de fonds pour lancer les travaux de rénovations.
« Le basket a toujours été un sport roi à Gueckédou malgré le fait qu’il y avait le football, les jeunes commencent à s’y intéresser. Je ne quitte pas Gueckédou, le mois passé j’ai rencontré les jeunes qui m’ont posé le problème de terrain. Et c’est ce qui m’a même poussé à initier ce projet-là, à demander des sous partout, à nos frères, nos connaissances, les bonnes volontés. Le terrain est délabré et les gens ne s’intéressent pas. Ces derniers temps les jeunes commencent à fréquenter le terrain malgré la vétusté de ce dernier », raconte-t-il.
La mobilisation des fonds
Pour la mobilisation de l’argent, Fata Mamy Diaré a opté pour la confection des t-shirts qu’il vend à une somme symbolique de 100.000 GNF l’unité. Le montant reçu est directement déversé dans une caisse qu’une autre personne gère depuis Gueckédou.
« Depuis le mois d’août passé, j’ai fait ma première publication. J’ai pris la photo du terrain, accompagnée d’une petite vidéo, j’ai demandé S.O.S d’abord. Les gens ont réagi pour dire que c’est une bonne chose, mais ça n’a pas été matérialisé. J’ai confectionné des t-shirts, je passe par les amis, les frères, les bonnes volontés. Je vends les t-shirts juste à une somme symbolique de 100.000 GNF. J’ai contacté un de nos frères qui est à Gueckédou, je lui ai dit que j’ai lancé un S.O.S et qu’au fur et à mesure je vais gagner l’argent, je vais mettre directement sur son compte. J’ai déjà une tonne de ciment à mon actif à Gueckédou. Il y a des frères qui sont en train de m’aider, par exemple Élie Kamano qui a donné le prix de neuf sacs et un autre Édouard Kamano qui a donné le prix de douze sacs, en raison de 100.000 GNF le sac. Je continue à demander encore à d’autres. J’ai déposé un courrier au président du CNT qui venait passer ses vacances à Gueckédou », confie Fata Mamy Diaré.
Gueckédou ville martyr
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Ce fils de Gueckédou affirme que lancer une telle idée de projet en faveur de la ville martyr qui l’a vu naître, prouve combien de fois il aime Gueckédou. « L’amour que j’ai pour Gueckédou me dépasse moi-même. Cette ville m’a formé et m’a tout donné », rappelle notre interlocuteur.
Réussir ce pari est pour le jeune Diaré, le plus grand souhait pour Gueckédou. Au-delà de tous les projets que les autorités du sport envisagent pour cette ville, son rêve est de voir en premier lieu, la rénovation de ce terrain de basket-ball est d’une grande urgence.
Il lance un appel aux nouvelles autorités du pays et aux autorités locales, aux personnes de bonnes volontés afin de fusionner leurs efforts pour doter Gueckédou d’un terrain basket digne de ce nom. Chose qui, pour lui, est un « remède à la hauteur du mal ».
Mohamed Diawara