Guinée : les derniers hommages rendus à feu Lounsény Camara, ancien ministre et ancien président de la CENI

C’est par suite d’un AVC, Accident Vasculaire Cérébral, que Lounsény Camara a rendu l’âme le samedi 20 dernier à l’hôpital Ignace Deen de Conakry. Ce mercredi, 24 août 2022, les parents, proches, amis et collaborateurs se sont massivement mobilisés à la morgue dudit hôpital pour rendre un dernier hommage à l’ancien président de la CENI, Commission Électorale Nationale Indépendante, ce avant son inhumation prévue pour le vendredi prochain à Macenta, sa ville natale.

 En marge de cette cérémonie, les témoignages de la famille de l’illustre disparu, de ses amis syndicalistes et collaborateurs n’ont pas manqué, accompagnés par des vives émotions. Le désormais feu Lounsény Camara, était aux dires de ses collègues, ce cadre qui faisait partie de ce pays a évalué au même moment dans le syndicalisme que dans l’administration. De l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry au marché de l’emploi jusqu’à devenir ce qu’il a été, l’homme est resté toujours le même. Comme témoigne son grand frère aîné, Elhadj Ousmane Camara.

 « Je me rappelle quand il me demandait ce qu’il a fait pour mériter le sort qu’il subissait. Je lui ai dit rien mon frère, soit fort. Il a répondu, je suis très fort. Ce fut sa dernière parole sur cette terre. Lounceny Camara, tu es mort en détention sans savoir les véritables raisons de ton arrestation ; cela, en dépit de ton dévouement à servir ta nation. À cette douloureuse occasion, toute la famille Camara et moi-même, refusons de croire que c’est à cause de 20 millions GNF, que tu as été victime de tel acharnement du procureur Aly Touré au point de te coûter la vie. Si c’est le cas, que la CRIEF nous le confirme pour qu’on rembourse avant de t’enterrer. Au cas contraire, que la CRIEF nous dise le montant réel qu’elle reproche à mon frère, quel que soit le montant, pour qu’on rembourse avant son enterrement. N’hésitez pas, mon frère est un musulman pratiquant. Nous paierons pour le repos de l’âme de mon frère », a-t-il confié.

 Présents sur les lieux, les syndicalistes notamment ceux de la FASABAG n’ont manqué de témoignages, avant d’enchainer par la présentation des condoléances à la famille du disparu et au monde syndical de la guinée et du monde.

 « Les principes du syndicat resteront au nom de l’âme de tout syndicaliste ici en Guinée et dans d’autres pays à travers le monde. Au nom de mes pairs, je présente mes condoléances et j’avoue que le nom de Lounsény Camara restera dans l’âme de tous les guinéens. Car, il a lutté pour les Droits de l’Homme, pour les principes de la liberté syndicale. Je présente enfin mes condoléances à toute la Guinée et à toute l’Afrique », ont-ils confié à travers leur porte-parole.

 Ibrahim Kalil Kaba, ancien ministre et collaborateur du défunt

En tant que collègue, l’ancien ministre guinéen des affaires étrangères, d’écrit feu Lounsény comme étant un homme au parcours singulier à l’image des hommes d’État.  Selon Ibrahima Kalil Kaba, très peu de gens dans la vie politique guinéenne, comme lui, ont été à la fois syndicalistes, ministres, députés et présidents d’institutions républicaines.

Ibrahima Kalil Kaba

 « Ce que je retiens de lui en tant que collègue, c’est d’abord son pragmatisme. Vous, vous l’avez connu en tant qu’ancien ministre, mais nous, nous l’avons connu comme premier conseiller du gouvernement en matière de résolution de conflits, parce qu’il avait de l’expérience dans la gestion des crises électorales. Il était un conseiller dans le cadre de la gestion des conflits syndicaux, donc de la vie sociale. Il était finalement un conseiller dans la gestion des crises communautaire, car très attaché de son Macenta natal, à la forêt, et donc il s’impliquait dans la résolution de ces litiges. Il était aussi un grand frère à beaucoup d’entre nous qui étions dans le gouvernement, dont la loyauté était paradoxale, parce qu’elle s’est exprimée à travers quelqu’un qui n’est plus là. C’est feu doyen Biro Kanté qui nous l’a emmené à chacun d’entre nous pour dire que Lounsény Camara c’est mon premier fils et je veux que vous le traitez comme cela. Après la mort du doyen, Lounsény s’est exactement comporté comme ce doyen l’aurait voulu. La dernière chose que je retiens de lui, c’est que Lounsény Camara était un homme humble, fier de ses origines, mais aussi très affable. On se moquait toujours lui et de moi à travers son prénom Lounsény et Lounceny. Un homme courtois et très flexible sur les principes. Nous nous joignons aujourd’hui à la peine du peuple de Guinée, de sa famille et de son Macenta natale pour prier que son âme repose en paix, et que Dieu l’accueille dans son paradis », a martelé Ibrahim Kalil Kaba.

Après plus 30 années d’amitié, ce depuis les bancs à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry, M. Keletigui Touré, ami du défunt, est revenu sur le parcours de l’homme, d’abord en tant qu’étudiant.

 « Tout le monde l’appelait Lounsény Camara, mais moi je l’appellerai  » Bozizé » qui n’est qu’un nom d’ami. L’émotion est forte que je parle aujourd’hui de Lounsény dans le passé. Cet ami a vécu avec nous plus de 30 ans d’années. À l’Université, nous avons constitué un groupe de leaders, qui a mis en place plusieurs organisations au sein de ce temple de Conakry avec cet homme. Il a commencé son leadership depuis quand il était étudiant, toute chose qui lui est arrivé dans son parcours et Dieu l’a soutenu il est devenu ce qu’il est. Bozique Lounsény Camara étudiant, Bozique Lounsény Camara chercheur d’emploi, Bozique Lounsény Camara ministre, a toujours été le même Bozique Lounsény Camara pour nous les amis. Aucun fait, aucun rendez-vous liés à l’amitié ne lui ont échappé. Aujourd’hui, nous n’avons pas grand-chose à dire. Dieu l’a libéré et nous a chargés, car il a laissé une famille. De par nos actions, ils ne doivent pas se rendre compte que Bozique Lounsény Camara est parti. Lounsény Camara part en paix, et que Dieu accepte son paradis. Au-revoir au-revoir, cher ami », a-t-il lâché.

L’Aîné Robert KOUNDOUNO

Tel : 00224-620-546-653

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