Après 11 jours de détention, le journaliste et secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée Sékou Jamal Pendessa reste en prison. Les grandes centrales du pays dénoncent une arrestation arbitraire, et ont affiché leur solidarité mardi 30 janvier en lançant un ultimatum de 72 heures aux autorités. S’il n’est pas libéré d’ici vendredi 2 février, elles déclencheront une grève générale et illimitée sur tout le territoire.
Dans la salle comble de la Bourse du travail, les ventilateurs peinent à rafraîchir l’air ambiant : les esprits sont chauffés à blanc. « L’heure est grave pour le mouvement syndical guinéen, déclare un syndicaliste lors de la réunion. Le socle de tous nos agissements, c’est la liberté d’expression, qui nous permet vraiment d’être des syndicalistes représentants des travailleurs. »
Selon les syndicats guinéens, la liberté d’expression et la liberté de la presse sont menacées aujourd’hui.
« En tant que mouvement syndical, on s’est concertés, explique Abdoulaye Sow, le secrétaire général de l’Union syndicale des travailleurs de Guinée. On a pris la décision de demander au gouvernement de libérer immédiatement et sans conditions Sékou Jamal Pendessa, faute de quoi, dans les 72 heures qui suivent, c’est une grève générale illimitée dans tout le pays. »
Pendant ce temps, au Tribunal de première instance de Dixinn, Sékou Jamal Pendessa est entendu par le doyen des juges d’instruction : c’est lui qui est désormais en charge de l’affaire. Il a décidé de le maintenir en détention provisoire. Sékou Jamal Pendessa avait été arrêté pour avoir appelé à une manifestation contre les restrictions visant les réseaux sociaux et les médias.
« C’est très dur comme réalité, mais dès à présent, nous allons saisir le même juge d’instruction d’une demande de mise en liberté, nous explique l’avocat de Pendessa, maître Salifou Beavogui. Ensuite, on va exiger que la procédure soit accélérée pour qu’il ne reste pas outre mesure en prison. »
Sékou Jamal Pendessa devrait être de nouveau entendu par le juge en fin de semaine.
Source : Rfi