Le Gouvernement Guinéen a animé ce mardi une conférence de presse sur le réajustement des prix des produits pétroliers à la pompe intervenu le 1er juillet 2018. Étaient présents à cette conférence, le Ministre des Hydrocarbures, le Ministre du Commerce, le Ministre du Budget, le Ministre en charge du Travail, et l’inspection général du travail.
En effet le contexte financier mondial jugulé aux performances économiques encourageantes de la Guinée, astreint le Gouvernement à une gestion plus rigoureuse de nos deniers publics.
Dans cette situation, l’Etat se trouve aujourd’hui obligé de réduire son train de vie et surtout ses subventions onéreuses qui, certes, soulagent quelques pans de la population mais affectent de façon générale les performances économiques du pays.
De ces subventions, celle concernant le carburant est la plus lourde et c’est ainsi que le gouvernement se retrouve obligé d’y mettre fin. Ce qui, évidemment, entraîne une hausse du coût du litre à la pompe.
Face aux médias, le Ministre des Hydrocarbures a tout d’abord rappelé « qu’en 2014 le prix du carburant s’élevait à 10.000 GNF. Cette même année était caractérisée par deux réalités, la première était la hausse du prix du baril à l’international et la seconde était le point d’inflexion qui a engendré l’amorce de la chute du baril ».
Poursuivant, Diakaria Koulibaly a expliqué que le carburant n’est pas acheté localement et toutes les commandes sont effectuées 60 jours en amont. S’agissant du contexte de fixation du prix actuel, le Ministre mentionne qu’en 2015, le Gouvernement et les acteurs sociaux ont convenu de la réduction du prix à la pompe passant ainsi de 10.000 GNF le litre à 8.000 GNF le litre afin de faire profiter aux consommateurs la chute des cours du baril amorcé courant du troisième trimestre 2014 et depuis, ce prix est resté inchangé.
À ce jour, le prix de 8.000 GNF le litre est en retrait sur le prix réel calculé aux consommateurs en raison de la tendance fortement haussière des prix internationaux du baril, justifiée par la baisse de la production mondiale du pétrole (suite à l’accord intervenu entre les pays de l’OPEP en novembre de 2017). Ainsi le prix moyen dans les pays voisins comme la Côte d’Ivoire, le Mali et le Sénégal se situe autour de 11.500 GNF le litre soit une différentce de 3.500GNF par litre déclare le Ministre. D’où la nécessité d’ajuster le prix du carburant afin de permettre à l’État de conforter sa surface financière et redresser conséquemment le dépannage budgétaire qui prévaut.
De même, un protocole d’accord a été signé en février 2016 disposant les conditions préalables pour une éventuelle augmentation du prix de carburant à savoir:
– le prix du carburant devait rester figé à 8.000 GNF le litre pendant toute l’année 2016;
– au delà de 57 USD le prix unitaire du baril, le gouvernement pouvait augmenter le prix du carburant de concertation avec les acteurs sociaux.
Le cours de baril oscille actuellement entre 75 à 78 USD soit un pourcentage d’augmentation d’environ 58% par rapport à mars 2015 où le cours de baril se situait entre 46 à 48 USD. Et depuis le mois d’octobre 2017, ces préalables sont satisfaits légitimant ainsi toute décision d’augmentation du prix du carburant en adéquation avec les prescriptions budgétaires.
Par ailleurs, le Gouvernement entend poursuivre les pourparlers avec les acteurs sociaux pour trouver une solution afin de palier et soulager le besoin de la population dans les plus brefs délais. Les ressources, tirées de la diminution de la subvention publique sur les prix des produits pétroliers, devraient servir à la réalisation d’infrastructures et à l’amélioration des services sociaux de base.