Ingénieur informaticien, doctorant en adaptation des systèmes informatiques, le jeune Mathias est natif de N’zérékoré, ville située au Sud de la Guinée, où il a fait son enfance et une partie de son adolescence. Issu d’une famille modeste, il a vite compris qu’il avait un défi à relever. Celui de sortir ses parents de la précarité.
Son parcours scolaire, universitaire et ses empreintes:
Il entame ses études en 1998 à l’école primaire Mohomou et débute son cycle secondaire (7ème Année) au Collège-Lycée Alpha Yaya. En 2003 son destin le mène dans la capitale Conakry. Là-bas, il a fréquenté le Collège Gbessia Centre. A l’obtention de son Brevet d’études du premier cycle (BEPC) en 2007, Mathias s’inscrit au lycée Aviation où il évolue jusqu’à la fin de son cycle. Amoureux des mathématiques, le jeune élève opte pour le Sciences Maths jusqu’en 12ème Année avant de virer en Sciences Expérimentales en Terminale ce, à la demande de sa mère.
« Il m’était demandé par ma chère maman de faire la Médecine et les orientations n’étaient pas mûres. Je suis parti dans les sciences exactes parce que j’étais bien et je me suis dit qu’il fallait être en Sciences Expérimentales parce que les choses avaient changé à l’époque. Avant, avec les Sciences Maths et Expérimentales, on pouvait faire la Médecine », lance-t-il.
Après avoir décroché son bac en 2010 avec un meilleur rang, le nouveau étudiant est orienté au Centre Universitaire de Kindia où il fait la Chimie Industrielle. Doté d’un sens élevé de responsabilité, il a occupé plusieurs postes au cours de son cursus universitaire. Il a été Chef de classe, Président du Comité d’organisation, Chargé de communication de la Faculté et Vice-président de la presse universitaire. Il sort major de sa promotion en 2013.
A la quête d’un tremplin:
A la fin de ses études, le diplômé Mathias voulant matérialiser ses ambitions, a décidé de faire un stage pratique à la Société guinéenne des palmiers à huile et d’hevea (SOGUIPAH) à Diécké (Yomou). Il faisait les analyses physicochimiques sur la chaîne de production à l’usine de traitement du caoutchouc (UTC). Ne maitrisant pas la langue anglaise, le jeune stagiaire s’est vu mal placé pour être maintenu comme travailleur de cette société. « Par défaut de la maitrise de l’Anglais, je pouvais être retenu, mais je n’étais pas en bonne position pour être retenu après le stage. Donc j’ai décidé de me former en Anglais », confie-t-il.
Ainsi commence une nouvelle page pour cet assoiffé de connaissance. Il prend la destination de la Malaisie pour une aventure de huit longues et dures années. Objectif, apprendre l’Anglais. Mathias Balamou passe un diplômât en Technologie de l’Information (IT), l’équivalent du Diplôme d’Etude Universitaire Générale (DEUG), puis à l’Université privée Gemilang Collège avant de faire un détour vers l’université publique International Islamic pour suivre un Master en Système d’information à la Faculté des Nouvelles Technologique et de la Communication. Vu que l’exigence était trop, il fallait procéder à un pré-test qu’il a réussi.
En 2018, ce jeune détenteur d’un Master toujours avide d’apprendre, épouse l’idée de suivre un cours de Master en ligne en Administration des affaires qu’il a achevée en 2019. Puis son Doctorat qu’il a débuté au bout du compte à Singapour National University.
A la suite, il est détecté par une multinationale Singapourienne « Nextan », évoluant en Asie du Sud-Est dont la Malaisie. Ladite société était à la recherche d’un Africain pour piloter un projet destiné à l’Afrique. Le choix porté sur lui, a fait de Mathias, le premier africain à y travailler. « Depuis la création de la société en 2003, j’ai été le premier noir à être retenu. J’ai monté le premier projet en Guinée qui n’a pas réussi, le deuxième n’a pas marché, le troisième je l’ai monté, ça marché et on a débuté », révèle-t-il.
La source de sa motivation
Mathias de tout son parcours doit une reconnaissance à son défunt père qui, malgré sa situation de cadre intermédiaire, rêvait de voir un de ses enfants occuper un poste de responsabilité en Guinée. Il a tiré la motivation de son père. « Il n’a pas été très instruit, mais il nous a poussé à aller de l’avant », précise-t-il.
Conscient de cet état de fait, il a décidé d’aller vers d’autres cieux à la quête du savoir. S’il a voulu aller loin dans les études, c’est juste parce qu’il avait le goût et la soif d’apprendre. « A la base j’aimais étudier, faire des recherches et cela très tôt. Cela m’a animé à connaitre de plus et j’ai souvent aimé l’image d’être parmi les meilleurs. Je me suis dit pour être parmi les meilleurs ce n’est pas de se limiter là, mais d’aller très loin », informe-t-il.
Ces années d’études ont payé et Mathias Balamou a laissé toute une empreinte en Malaisie. Celle d’avoir vu son projet être retenu deuxième meilleur projet à la Faculté des sciences de communication à l’International Islamic of Malaysia. A la clé : une médaille d’argent. Il a obtenu le prix du deuxième meilleur projet après une collecte de projets effectuée par la communauté guinéenne résidant en Malaisie.
Ses obstacles, sa vie en cours et projets:
« Il n’y a pas de réussite sans difficultés »,rappelle Mathias. Il a trébuché à plusieurs reprises durant son séjour en Malaisie. Face aux multiples difficultés, il a arrêté les études pendant six (6) mois. Il a cherché des petits boulots pour trouver de quoi payer ses études et de quoi mettre sous la dent. Le mal du pays était une situation difficile à supporter. « Ce qui est sûr, ce n’est pas aussi rose comme les gens le croit. Rien n’a été rose, on a travaillé, on s’est battu pour y arriver », confie-t-il. Loin du pays, ce jeune de la trentaine, a vu des jeunes guinéens malgré leur galère, donner le meilleur d’eux-mêmes pour atteindre leurs objectifs afin de contribuer au développement de la Guinée.
D’un air serein, humble et simple, Mathias est une référence pour ses frères et sœurs.« Mon frère est une personne simple. Il nous pousse à étudier comme il l’a fait. Ses conseils aident beaucoup et éloignent des faux problèmes. Il est au service de tout le monde et il n’est pas haineux. Il représente aujourd’hui notre espoir », témoigne Pierre Lamah, Etudiant.
Quant à Martine Koulemou, élève, en plus d’être sensible, le parcours scolaire et universitaire de Mathias est un exemple à suivre :« c’est un jeune qui est bien, intelligent, qui maitrise son travail. Je l’aime et je veux bien être comme lui. Il pousse ses frères et sœurs aux études et au sérieux. Je le conseille de ne pas changer ».
Jouer au Football, surfer sur le net et écouter la musique sont les passions de Mathias. Bilingue, il manie bien le Français et l’Anglais. Il a également un goût prononcé pour le Malais. Son défaut, il est introverti (renfermé). Souriant et doté d’un regard perçant, ce qu’il déteste le plus au monde ? « Le pessimisme ».
Doter d’un grand courage, Mathias se défini comme une personne qui n’abandonne jamais. Après avoir travaillé deux ans au sein de « Nextan » comme Chargé des opérations, il a bénéficié de la confiance de ladite société. Il est le Représentant pays de la Société Singapourienne en Guinée. Ce spécialiste en adaptation des systèmes en Afrique, est porteur d’un projet d’innovation de la technologie qui va employer 1000 personnes pour cinq (5) ans. Un fruit d’un labeur de plusieurs années de lutte.
Dominé par le monde des affaires, le jeune Informaticien ne parle que de Business. Il a décidé de tout abandonner, revenir au bercail et mettre ses compétences au service de son pays. A ses yeux, l’avenir c’est la Guinée. Il s’est déjà installé au Mali. Des négociations sont en cours en Guinée Bissau et au Cameroun pour une éventuelle installation. Une façon pour lui de concrétiser son rêve de « conquérir l’Afrique ».
Mohamed Diawara
Un jeune exemplaire, simple, sérieux et courageux, c’est un ami de longue date, du lycée aviation à l’Université (cuk)…
Je partageais la même chambre que lui notre premiere année L1 à foulayah …
Je ne peux que t’encourager de plus mon ami, je suis fière de toi 👏👏👏…
Mr Balamou Mathias est un ami d’enfance depuis N’zerekoré que je connaisse.
Sa simplicité est au delà des mots.
Il est humble, simple, courtois et aimable.
Ma prière pour lui, est de lui voir grandir d’avantage. Que Dieu lui protège et l’accompagne dans l’exercice de ses fonctions.
L’amitié ma priorité.