Dans un nouvel extrait de son prochain album intitulé « Wakanda », le reggaeman guinéen Élie Kamano fait un retour fracassant avec son single « Ali Baba et ses 40 voleurs ». Converti en politique, l’artiste reggae ne mâche pas ses mots pour toucher au plus profond des maux dont souffre le peuple guinéen.
À travers ce titre évocateur, il interpelle vivement les autorités de la transition guinéenne, faisant référence à l’ancien gouvernement qui n’a pas su répondre aux espoirs placés en lui à son arrivée au pouvoir.
Dans « Ali Baba et ses 40 voleurs », Élie Kamano jongle habilement entre le français et la langue locale manika pour dénoncer les injustices subies par les Guinéens depuis plus de deux ans maintenant. Les paroles percutantes de cette chanson, notamment extraites de ses couplets, témoignent de sa volonté de donner une voix au peuple et de dénoncer les abus de pouvoir :
« Les innocents, croupissent en prison ;Les vrais voleurs se promènent en Louis Vuitton ;Le berger, ne contrôle plus ses moutons ;La République se fait violer, ça me donne des frissons».
Ces paroles incisives soulignent les inégalités flagrantes qui sévissent en Guinée, où les innocents sont emprisonnés pendant que les véritables coupables jouissent de leur liberté et de leurs privilèges. Élie Kamano exprime son désarroi face à l’absence de contrôle sur les dirigeants, symbolisé par le berger qui ne parvient plus à guider ses moutons.
Il dénonce également la violation de la République, un acte qui le laisse profondément bouleversé.L’artiste n’hésite pas à pointer du doigt l’échec des autorités à apporter le changement attendu par le peuple guinéen. Il exprime sa frustration en déclarant :
« On espérait qu’ils allaient changer l’histoire ;Apparemment, on répète l’histoire ;Leur cupidité, nous met en danger ;Parce que leur dignité est à monnayer, leur patriotisme est à marchander ;Parce que leur fierté est à brader… »
Ces mots percutants mettent en évidence la cupidité des dirigeants, qui met en péril la nation guinéenne. Élie Kamano dénonce le fait que la dignité, le patriotisme et la fierté de certains soient monnayables et marchandables, au détriment du bien-être du peuple.
À travers d’autres citations marquantes, Élie Kamano porte sa plainte auprès du roi, symbolisant la première autorité de la transition guinéenne :« Tes pires ennemis sont sous ton toit, ils ne justifient leur arrogance que par ta voix. Ils crucifient le peuple sur ta croix oubliant que chacun de nous portera sa croix».
Ces paroles dénoncent l’influence néfaste des ennemis cachés au sein même du pouvoir, qui utilisent leur position pour justifier leur arrogance. L’auteur du titre « Paroles de fou » rappelle que le peuple souffre de leurs décisions, oubliant que chacun est responsable de ses propres actions.
Le reggaeman guinéen décrit avec lucidité la détresse de la démocratie dans un pays où l’indécision règne en maître :« Je vois les larmes de la démocratie dans le pays des hommes indécis. Je vois la boussole qui est la justice protéger les voleurs de la République. J’attends les pleurs de la liberté, je les entends au fin fond de ma cité».
Ce titre vient s’ajouter à d’autres comme « Africa » riche en contenu et qui a connu une audience en Guinée mais également en Afrique. Élie Kamano vise le disque d’or avec son prochain album « Wakanda » comme il l’a fait savoir.
Mohamed Diawara pour infospremieres.com