Depuis le début de cette semaine, les autorités locales de la région administrative de N’zérékoré ont commencé à installer les différents délégués spéciaux nommés la semaine dernière par le président de la transition. Cependant, cette décision n’a pas été bien accueillie par tous les acteurs de la société civile de N’Zérékoré.
Selon Emmanuel Fassou Sagno, il serait plus judicieux d’organiser des élections pour remplacer les anciens conseillers communaux. Il a partagé son point de vue lors d’une entrevue accordée ce mardi au correspondant régional d’infospremieres.com.
« Quand nous voyons la date à laquelle ces conseillers communaux ont été élus, en 2024, ils ne devraient plus être là. Les nouvelles élections devraient être organisées pour les remplacer. Normalement, en temps normal, on devrait parler des délégations spéciales ; on devrait tout simplement organiser les élections pour remplacer ces anciens conseillers communaux. Mais la loi a prévu que quand le mandat des conseillers communaux est à terme pour des situations particulières, on peut mettre en place des délégations spéciales pour une durée de 4 mois pendant que les élections soient organisées. Ou bien on peut dissoudre les conseillers communaux pour détournement de fonds publics. Après les enquêtes par les organes spécialisés, on peut démettre ces conseillers communaux. Le président de la transition a pris la décision de dissoudre ces conseillers communaux, effectivement la loi le prévoit. Mais en le faisant, il faut être du côté des collectivités, qui dit dans 4 mois, étant donné qu’il y a eu les premières délégations spéciales qui ont été nommées et qu’elles ont accédé 4 mois, le délai des collectivités, on n’a pas encore d’élections », explique-t-il.
En poursuivant sa réflexion, cet acteur de la société civile a soulevé des questions sur l’opportunité de dissoudre les conseillers communaux.
« Aujourd’hui, je me demande quelle est l’opportunité de la dissolution des conseillers communaux, d’autant plus que l’on n’a pas en vue l’organisation des élections communales et communautaires. D’autre part, la situation fait que dans beaucoup de localités, des communautés sont en train de récuser, de ne pas accepter les choix qui ont été proposés. Je pense que c’est un manque de coaching de l’État auprès des communautés. Le choix d’un dirigeant au niveau de la communauté est un choix délicat. La personne doit avoir l’assentiment de la communauté de base. Le citoyen lambda a comme hiérarchie la plus proche le maire, car il le voit tous les jours. Il pense que c’est lui qui peut apporter une solution immédiate à ces problèmes. En conséquence, le choix doit être basé sur des critères venant de la communauté. Les critères fondés sur le droit, les critères de compétences et d’intégrité morale. Si l’on s’écarte de tous ces critères, on choisit quelqu’un qui ne réside même pas au niveau de la communauté, comme quelqu’un qui est impliqué par le passé dans le détournement, comme le cas du CR de Zébéla dans Macenta où la population a récusé, elle a même fermé la mairie », a ajouté cet acteur de la société civile.
De N’zérékoré, Gilbert N’Killy