N’Zérékoré:  lutte contre les fourmis rouges, une priorité pour les autorités locales

Pour mettre fin à l’invasion des fourmis rouges dans les bas-fonds, qui impacte négativement les travaux agricoles des paysans dans certaines localités de la préfecture de N’Zérékoré, les autorités locales se sont engagées dans une lutte acharnée contre ces insectes nuisibles. Ces fourmis, en plus de créer de nombreux problèmes aux cultivateurs, sont très venimeuses.

Leur piqûre provoque plusieurs affections chez les humains, notamment des brûlures cutanées, des nausées, des vomissements, de la fatigue, et, selon certaines déclarations, contribuerait à l’aggravation du paludisme.Les fourmis rouges sont particulièrement présentes dans la zone de Yalenzou, une sous-préfecture relevant de N’Zérékoré.

Ce mercredi, un lot de produits destinés à lutter contre ces nuisibles a été remis aux paysans de cette localité. Cette initiative est menée par le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, à travers la Direction nationale de la protection des végétaux et des denrées stockées.

Interrogé sur la question, Tidiane Kaba, directeur régional de l’Agriculture et de l’Élevage de N’Zérékoré, a expliqué les raisons de leur mission dans la commune rurale de Yalenzou :

«Nous sommes ici aujourd’hui pour le lancement officiel de la lutte contre les fourmis rouges, qui causent de grands dégâts dans les bas-fonds agricoles de la région. La population de N’Zérékoré est essentiellement agricole, et ces fourmis s’attaquent aux plantations et aux champs des paysans, détruisant leur production et entraînant ainsi la pauvreté. Leur impact n’est pas seulement économique, il est également sanitaire. Les piqûres de ces insectes provoquent des brûlures sur la peau. Notre mission est donc d’éradiquer ces nuisibles, car cela relève d’un devoir régalien du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage. Le service de la protection des végétaux dispose des techniciens nécessaires pour lutter contre ces ennemis. Le ministère a également envoyé des équipements de protection individuelle et des produits spécifiques contre ces insectes. Un stock important de ces produits est disponible à la direction régionale de N’Zérékoré. La lutte se poursuivra tant que ces nuisibles seront présents.»

Raphaël Link Mamy, l’une des victimes de ces fourmis, témoigne des difficultés qu’il rencontre depuis leur arrivée dans son bas-fond :

«Nous souffrons énormément à cause de ces insectes nuisibles, appelés chez nous ‘Wouélégnè’. Ils nous empêchent de travailler dans nos bas-fonds. Souvent, pour pouvoir travailler, il nous faut d’abord utiliser certains produits, sans lesquels il est impossible de se rendre aux champs. Lorsque ces insectes nous piquent, nous souffrons de nausées, de vomissements, de fatigue, et cela provoque l’apparition de boutons sur la peau. Le mois dernier, ma femme, qui était en début de grossesse, a été piquée et a malheureusement fait une fausse couche. Moi-même je suis malade, et mes enfants ont peur de descendre dans les champs. Nous demandons au gouvernement de continuer à nous venir en aide.»

Angele Mamy, une autre paysanne de la localité, partage les mêmes inquiétudes :«Nous, les femmes, sommes les plus touchées, car nous travaillons dans les bas-fonds. Certaines personnes ne supportent pas les piqûres de ces insectes : cela provoque chez elles du paludisme, des boutons sur le visage et le corps, et parfois même des enflures aux pieds. Ces piqûres peuvent aussi causer des avortements chez les femmes enceintes de moins de trois mois.»

Il est important de rappeler que cela fait deux ans que les autorités du pays se sont engagées dans cette lutte contre les fourmis rouges. Il reste à savoir quand cette bataille prendra fin.

 

De N’Zérékoré, Gilbert N’killy

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