Policiers et manifestants s’affrontent ce jeudi dans la capitale, où des centaines de personnes se sont réunies à l’appel de l’opposition pour protester contre la prolongation de la transition et le maintien au pouvoir de Mahamat Idriss Déby Itno.
Au moins « une trentaine » de personnes ont été tuées, dont « une dizaine » de membres des forces de sécurité, dans des heurts qui opposent manifestants et forces de l’ordre, a annoncé le gouvernement tchadien, ce jeudi en milieu d’après midi. Dans les rues de la capitale, des nuages de fumée noire sont visibles et des tirs de gaz lacrymogène se font régulièrement entendre, tandis que des barricades ont été dressées dans plusieurs quartiers de la ville et que des pneus sont brûlés sur les principaux axes routiers afin d’obstruer la circulation.
Dans le 7e arrondissement de la capitale, sur l’axe principal du quartier Abena, un corps est recouvert du drapeau tchadien, entouré de plusieurs manifestants. Dans le 6e arrondissement, fief de l’opposition où est également situé le domicile du Premier ministre Saleh Kebzabo – nommé le 12 octobre à la tête du gouvernement qu’il avait rallié il y a dix-huit mois –, les rues sont désertes. Des pneus, des troncs d’arbre, des amas de briques jonchent les rues. Les établissements scolaires et universitaires sont fermés.
Le siège du parti de Kebzabo incendié !
« Ils nous tirent dessus. Ils tuent notre peuple. Les soldats du seul général qui a refusé d’honorer sa parole et aujourd’hui c’est la fin des 18 mois, voilà comment il entend installer la dynastie en tuant le peuple », a écrit dans un message sur Twitter Succès Masra, l’un des principaux opposants au pouvoir. Le leader du parti Les Transformateurs avait lancé mercredi un appel à une manifestation pacifique, qui a été interdite par les autorités.
Le siège du parti de Saleh Kebzabo, l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR), a été pris pour cible par les manifestants et a été « en partie incendié », a indiqué le vice-président du parti, Célestin Topona.
Ces violences se déroulent alors que la transition de dix-huit mois, qui devait s’achever ce jeudi 20 octobre, a été prolongée. Fin septembre, Mahamat Idriss Déby Itno a été maintenu président jusqu’à des élections libres et démocratiques, censées se tenir à l’issue d’une deuxième période de transition et auxquelles le président pourra se présenter. Cette prolongation, annoncée à l’issue du Dialogue national inclusif et souverain (DNIS),boycotté par une partie de l’opposition, a braqué les opposants politiques et armés.
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