Ce jeudi 21 mars 2024, la Confédération Générale des Entreprises de Guinée (CGE-GUI) a organisé une réunion historique à Conakry, réunissant le syndicat, les acteurs sociaux et des représentants du patronat de la Côte d’Ivoire. L’objectif principal de cette rencontre était de discuter de la convention collective et d’échanger sur les expériences entre les deux pays.Les participants ont accueilli favorablement cette initiative, reconnaissant son importance dans l’établissement d’une éventuelle convention collective.
Le président de la Confédération Générale des Entreprises de Guinée (CGE-GUI), Ansoumane Kaba dans son discours d’ouverture a salué la volonté et motivation des uns et des autres qui, malgré leur calendrier chargé et les rigueurs liées au mois de ramadan, ont honoré par leur présence à cet important rendez-vous. Il a rappelé le bien fondé de cette réunion qui marque le début de la mise en œuvre du point 2 du protocole tripartite signé le 15 novembre 2023 entre le gouvernement, le mouvement syndical et le patronat.
«Nous sommes convaincus que vous mettrez tout en œuvre pour atteindre les objectifs, les thèmes de référence aux travaux d’élaboration des conventions collectives. Votre expertise et votre disponibilité seront les atouts précieux dans cette entreprise […] Mesdames et messieurs les membres des commissions techniques, nous sommes conscients de l’urgence des besoins exprimés par le mouvement syndical concernant l’augmentation des salaires des employés du secteur privé et mixte. Nous sommes confiants que vous saurez relever ce défi avec diligence et détermination», se rejouit-il
Pendant des heures, ils ont écouté attentivement les présentations d’un expert venu de la Côte d’Ivoire que le patronat ivoirien à mis à la disposition du CGE-GUI à savoir: le Chef du département Capital humain et relations sociales du patronat de la Côte d’Ivoire ainsi que le directeur exécutif de la Fédération des Organisations Patronales de l’Afrique de l’Ouest (FOPAO).
Elhadj Mohamed Habib Hann, Vice-président chargé de la gouvernance au sein de la CGE-GUI, a souligné l’importance de cette réunion dans le contexte de stabilisation du monde du travail en Guinée. Il a souligné le rôle essentiel du dialogue entre le patronat et les syndicats pour trouver des solutions négociées aux problèmes du travail.
«C’est une vision que nous avons au patronat de doter des structures qui permettent de stabiliser un peu le monde du travail et c’est dans la vision de bien être dans le concert avec nos partenaires sociaux et les syndicalistes également et le gouvernement. Et aider à avoir de de l’accalmie et de l’apaisement dans le pays. Dans cette dynamique, il est du devoir du patronat guinéen de pouvoir se concerter avec les syndicalistes et trouver des solutions qui sont un peu négociées afin de régler toutes les problématiques dans le monde du travail. Dans cette vision, on n’a signé la convention avec les syndicalistes une façon de concert et transcender tout ce qu’il y a comme problèmes dans le pays. Sur cette base nous avons mis des commissions de travail de façon à doter tout le secteur et tout le monde du travail de convention collective. Ces conventions permettront de façon très ordonnée, régler toutes les préoccupations qui assaillent un peu les employeurs», déclare-t-il.
De son côté, Edouard Ladouyou Sibahi, Chef du département Capital humain et relations sociales du patronat de la Côte d’Ivoire, a partagé l’expérience de son pays en matière de dialogue social bipartite. Il a souligné les avantages d’un tel dialogue, notamment la confiance mutuelle entre les acteurs.L’expert a mis en avant plusieurs éléments essentiels, notamment la création d’une commission indépendante de concertation en Guinée, ainsi que la nécessité pour les travailleurs et les employeurs de maîtriser les questions de droit du travail.
«Et le patronat guinéen par cette rencontre aujourd’hui montre son engagement à continuer à appuyer cette commission indépendante des membres de concertation de Guinée. Il y aussi les acteurs qui sont les travailleurs et les employeurs. C’est eux qui animent la commission pendant la concertation. Ils doivent faire preuve de maîtrise de questions de droit du travail et bien de se former parce que c’est extrêmement important parce qu’on dit un syndicaliste mal formé est un danger pour lui-même et pour ses amis travailleurs».
Cette réunion marque un pas important quant à l’établissement de la convention collective en Guinée, basée sur le dialogue et la confiance entre les différents acteurs du monde du travail.
Mohamed Diawara pour infospremieres