Il se fait appeler l’idole de la musique foutanienne. Charles Marie Kourouma à l’état civil est un jeune artiste-chanteur et compositeur guinéen, qui évolue dans la musique depuis plusieurs années. Son amour pour la musique remonte à son enfance. Il opte pour le genre musical « Afro ».
C’est à N’Zérékoré d’où il est originaire qu’il fait ses débuts scolaires jusqu’en classe de CE2 (4ème A). A la mort de son tuteur, il rejoint son père à Dalaba, ville située à environ 323 kilomètres de Conakry. Là-bas, il a fait le CM1 jusqu’en 9ème Année avant de partir dans la capitale guinéenne. Il s’inscrit au collège Coleah où il décroche son Brevet d’études du premier cycle (BEPC) en 2007, puis le lycée Coleah où il sort avec un diplôme du Bac unique en 2009. Trois ans après, il devient titulaire d’un diplôme de l’Ecole Supérieure du Tourisme et de l’Hôtellerie de Sonfonia. Il est de la deuxième promotion du système Licence Master Doctorat (LMD).
Charly So Fresh, son nom d’artiste, était en classe de CM2 quand il a eu le goût de la musique. Étant encore un adolescent, il a vu sa mère danser dans un clip d’un artiste de la musique forestière. Cela a été pour lui un élément déclencheur qui l’a mené dans une aventure musicale. Seulement sa famille voulait tout d’abord qu’il se focalise sur les études pour s’assurer d’un avenir radieux.
« À son enfance, j’étais très attaché aux dessins animés et à la bande dessinée. Mon amour pour la musique a commencé à Dalaba lorsque je faisais la 6ème Année (CM2). J’ai eu le goût de la musique quand ma maman a dansé dans un clip d’un artiste Imomy Balamou. Mais en ce temps la famille ne voulait pas que je fasse de la musique. Il y avait trop de pression, elle demandait que je leur présente mon diplôme avant quoi que ce soit », raconte-t-il.
A la fin de ses études universitaires, le jeune Charly se tourne complètement vers la musique où il se concentre sur la composition de ses textes et enchaîne des répétitions.
Avant de virer dans l’Afro musique, le jeune Charly a entamé la musique par le rap au moment où le Hip-Hop connaissait sa gloire au sein de la couche juvénile. II est un des membres fondateurs du groupe Prophète Soul Family à Dalaba qui avait en son sein les meilleurs rappeurs de cette ville en 2002.
En 2012, le jeune chanteur fait ses premiers pas dans la danse. Il intègre le groupe « intouchables », l’un des meilleurs groupes de danse à l’époque en Guinée. Souhaitant prendre son envol afin de voler de ses propres ailes et assurer son autonomie, il se lance dans une carrière solo à partir de 2016. Une aventure solitaire qui n’était pas sans risques : celui de réussir ou échouer. Il suit un chemin qu’il a lui-même tracé.
Il a participé à des compilations comme : « Mamou vybz vol 1 » sortie le 15 juin 2019 à la maison des jeunes de la ville carrefour Mamou. Sans album, aujourd’hui il est auteur de plusieurs titres (singles) qui sont riches et teintés de sens en termes de contenus, tous cuisinés dans son studio. Parmi lesquels il y’ a : « Fouta » là où est né son amour pour la chanson, « Mi waïri ma » (tu te fais rare) destiné à une bien aimée qui se fait rare,« Angal « (Manque) à l’honneur des femmes au foyer sans enfants, « Dalaba » dans lequel il magnifie la ville qui l’a vu grandir, « Koumanfè » (Parle-moi), le dernier « Yélé n’na » (ris pour moi) accompagné d’un clip sorti le 25 septembre 2022.
Il garde encore en mémoire sa première prestation artistique à la Foire Internationale de Conakry alors qu’il était au lycée. « Les gens m’ont découvert et ça m’a donné beaucoup de relations à partir de là, les gens ont su ce que je sais faire », rappelle-t-il.
Dans ses chansons, Charly So Fresh aborde plusieurs thèmes liés à la société, mais en grande partie il s’intéresse aux femmes. « Surtout les femmes parce que la femme est à respecter. J’ai tout le respect pour la femme, c’est ma maman, c’est ma tante, c’est ma sœur. Je déborde peut-être mais je m’implique beaucoup dans leurs affaires. Je parle des foyers, de comment la femme doit se comporter sans oublier de celles qui n’ont pas d’enfants, qui ont tout mais qui en souffre, du Fouta-Djallon parce que c’est là que j’ai fait beaucoup de temps et c’est là tout a commencé », précise Charles Marie Kourouma.
Pour être un artiste complet, cet amoureux de l’Afro musique chante en Français, Pular, Maninka, Soussou, Kpèlè et Manon. Parfois il s’essaie en Anglais et drague les admirateurs. Une voie par laquelle il peut atteindre les mélomanes de tout bord. Il se fait violence du jour au lendemain, pour parfaire son travail et sortir de son esprit le meilleur de lui-même. D’un air calme, Charly reste un jeune responsable et sévère. Son défaut demeure la curiosité qu’il n’arrive pas à chasser de ses habitudes.
Parlant de difficultés, ce jeune chanteur considère que c’est un cumul d’expériences qu’il a enregistré afin de surmonter des obstacles qui se dressent devant lui. « C’est souvent des questions qui m’ont été posées, mais je n’appelle pas ça difficultés à vrai dire. Pour moi c’est des moments d’expériences et comment surmonter les obstacles », soutient Charly.
Evoluer lentement mais sûrement, est la devise que Charly porte en lui. Il draine dans son agenda, un projet d’album de seize (16) titres qui s’annonce avec des sonorités de classe, de par leur originalité, puisée de sa meilleure composition digne d’un artiste à l’image de Charly So Fresh.
D’un visage au sourire serein, de toutes les passions, c’est la musique qui occupe la première place. Charly So Fresh force l’admiration de par son caractère courageux et motivant. Ce qu’il déteste le plus: « l’échec ». Son style et ses textes ont de quoi égayer ses « fans ». Objectif : imposer le cachet de « l’Afro zik boss ».
Ses conseils aux jeunes qui rêvent de faire carrière dans la musique sont entre autres : « d’aimer ce qu’ils font, de ne pas oublier les études parce qu’un artiste doit d’abord être capable de composer ses propres textes et faire une interview complète dans la langue de travail. A ceux qui chantent ou qui viennent de commencer, de savoir que la route est longue, de serrer la ceinture. Parfois il y a des moments de difficultés et il y a des moments de plaisir. Et ces moments de difficultés quand ils arrivent il faut redoubler les efforts », indique-t-il.
Doté d’un sens large de générosité et d’esprit ouverture, Charly ouvre sa porte à tous ceux qui sont prêts à collaborer avec lui : « j’appelle toutes les personnes de bonne volonté, managers, promoteurs, producteurs, de près ou de loin qui sont prêts à travailler avec moi, la porte est largement ouverte », lance-t-il.
Avoisinant la trentaine, ce jeune artiste envisage d’installer sa maison de production pour confirmer son indépendance. Disposant d’un studio d’enregistrement, il compte imprimer sa marque et porter un label » à la Charly » pour épauler les jeunes artistes. Il lance comme invite : « Abonnez-vous sur la page « Charly So Fresh » ! »
Mohamed Diawara