SENACIP : « Le rôle de la famille est indispensable à la culture de la citoyenneté » dixit Joseph Pélicot Camara.
Pour la deuxième année consécutive, une semaine est consacrée à la citoyenneté et à la paix dans notre pays. Carnavals, conférences, émissions, panneaux publicitaires, toute une batterie de dispositions ont été prises par les autorités publiques, le Ministère de l’unité nationale et de la citoyenneté en particulier pour marquer positivement ces sept jours de communication, de sensibilisation, et de rassemblement autour des valeurs citoyennes.
Cependant, si tous ces efforts fournis ça et là sont à saluer, il ne faut tout de même pas ignorer le fait que la culture de la citoyenneté et la paix ne saurait être effective en une semaine. Il s’agit pour un pays comme la Guinée d’un processus plus ou moins long en fonctions de l’implication des différents acteurs, au premier rang desquels se trouve la famille.
Cellule de base de toute société, la famille apparaît comme le cadre de diffusion par excellence des valeurs qui doivent favoriser la bonne marche de la vie sociale. Chaque individu, réputé être bon ou mauvais est issu de cette entité. Au moment où les parents pour diverses raisons s’éloignent de plus en plus de leur rôle d’éducateur, il convient d’attirer leur attention sur le fait que la première voie de transmissions des valeurs citoyennes est celle familiale et ils en sont les garants.
La première attitude en la matière est l’exemplarité. Tout parent doit éviter que les premiers modèles de ses enfants se trouvent chez le voisin ou ailleurs. Il doit être exemplaire tant dans les mots que dans les actes. Le parent qui accueille une réunion chez lui pour dénoncer une communauté, qui n’hésite pas à proférer des injures à l’endroit du voisin, des autorités, qui prend son téléphone pour donner des consignes de vote pour ou contre tel ethnie, qui n’a aucune gêne à vider sa poubelle lorsqu’il pleut le tout sous les yeux des enfants ne doit pas s’attendre à ce que ces derniers soient de bons citoyens à la longue.
Aussi, faut-il rappeler que c’est au sein de la famille que les enfants effectuent leurs premiers pas et prononcent les premiers mots. Il ne faut pas attendre que cette période passe pour commencer à inculquer certaines valeurs comme l’amour du pays. On ne peut jamais être un bon citoyen sans porter la patrie dans le cœur. Il appartient à la famille de cultiver en son sein cet amour, à cultiver l’esprit de tolérance, de respect des lois et envers autrui. C’est au sein de la famille que se cultive la solidarité, cette vertu qui est la troisième branche de notre devise doit être suffisamment comprise par tous, d’abord par les membres de chaque famille.
Notre pays relevant de la société africaine, la vie en communauté a toute son importance ce qui explique les déplacements réguliers des enfants pour des rencontres avec d’autres. C’est là où la famille doit encore avoir de l’influence. Faire en sorte que la compagnie ne soit pas une entrave à l’évolution citoyenne des enfants. Car même si les bonnes habitudes sont cultivées en famille, la mauvaise compagnie peut en impacter de façon sérieuse. Autant appeler à la vigilance des parents.
Comment peut-on aborder la question de la citoyenneté et de la paix sans tenir compte des évolutions technologiques actuelles ? Le portable, la télévision, les ordinateurs, l’internet qui, autrefois étaient des denrées rares sont de nos jours accessibles à tous. L’utilisation irrationnelle de tous ces moyens peut constituer un frein à la construction de la nation guinéenne et implicitement de la construction du guinéen citoyen. Il appartient aux pères, et mères de faire preuve de responsabilité et que l’amour illimité pour leurs enfants ne les conduisent pas à créer un climat de libertinage déjà en famille. L’anarchie est incompatible avec la citoyenneté et la paix.
La semaine nationale de la citoyenneté et de la paix ne garantit pas l’existence de ces idéaux. Elle sert à interpeller les consciences de tous les fils du pays sur la nécessité pour chacun d’agir pour édifier une Guinée où les considérations singulières cèdent aux valeurs républicaines. Les appels lancés plus hauts sont destinés aux familles, même en langues elles peuvent jouer ce rôle de clé de voûte de la culture citoyenne en Guinée.
Joseph Pelicot CAMARA
Depuis la France