L‘artiste reggaeman et homme politique guinéen, Élie Kamano est en séjour en France il y a quelques jours. Interrogé par nos confrères de TV5 Monde sur l’actualité guinéenne notamment le déroulé des récentes manifestations qui se sont soldées par des cas de morts, des blessés et destruction des biens publics et privés, le chanteur n’a pas tardé pour situer les responsabilités. Pour lui, les organisateurs de cette marche pourtant interdite seraient les seuls responsables, ce qui a d’ailleurs occasionné leur détention par la justice guinéenne.
Les membres du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), s’inscrivent dans une dynamique de protestation pour, disent-ils, l’instauration d’un cadre de dialogue et un retour à l’ordre constitutionnel. Lors de la manifestation organisée le 28 juillet dernier qui s’est prolongée le lendemain, pas mal de violences ont été enregistrées avec pour corollaire, l’utilisation des mineurs surtout sur de l’axe. Face à cette situation, l’État à travers le département de la justice n’a pas tardé à se faire attendre. C’est dans cette optique que les meneurs du FNDC dont le Coordinateur du mouvement, Oumar Sylla alias Foniké Mengué, Ibrahima Diallo responsable des opérations et Saïkou Yaya Barry, Secrétaire Exécutif du parti Union des Forces Républicaines ont été arrêtés et conduits à la maison centrale, où ils sont toujours détenus. Pour Élie Kamano, ces acteurs qui ont permis la descente des enfants dans les rues, ont leur part de responsabilité dans tout ce qui est arrivé.
« Je sais que la détention est une exception. Mais comme je l’ai dit tout à l’heure, il faut voir l’essence même de cette situation. Il y a des personnes qui ont poussé des enfants de 15 à 17 ans, des mineurs à la rue pour des intérêts personnels, alors que cela n’a rien à avoir avec le combat national. Le combat, il faut le mettre dans un contexte aujourd’hui dans cette transition. C’est-à-dire que, voilà des hommes qui ont leurs épouses qui travaillent au CNT et partout dans le gouvernement, mais qui demandent des faveurs ou encore quelques leviers du pouvoir mais qui n’ont pas accès à leur demande et qui veulent rendre le pays ingouvernable. Pour moi donc, le combat il est autant légitime quand on doit se battre pour une cause nationale. Il est illégitime lors qu’il concerne que les personnes qui pensent que le combat qui a été mené contre Alpha Condé, qu’ils sont les principaux acteurs qui l’ont mené, qu’ils méritent mieux aujourd’hui, qu’ils méritent même la tête du CNT ou d’avoir beaucoup plus de postes de responsabilité dans le pays. Ça ne marchera pas comme ça», a indiqué Élie Kamano.
Cet opposant au pouvoir d’Alpha Condé, reconnaît que la manifestation est bien un droit constitutionnel. Mais dans une période exceptionnelle, la réclamation de ce droit doit se faire dans les règles de l’art.
« Je n’ai pas le pouvoir de dire qu’on doit interdire les manifestations. Il faut forcément un contrepouvoir, ça c’est clair. Mais, faudrait-il que ça soit fait dans les règles de l’art. Cela veut dire que lorsque nous voyons aujourd’hui des personnes qui se lèvent pour instrumentaliser une partie de l’opposition qui a tout son intérêt aussi à faire ces manifestations, parce qu’elle considère qu’il y a eu une chasse aux sorcières contre Cellou Dalein Diallo, alors là ça devient compliqué », a tranché Élie Kamano.
Il faut rappeler que ces deux (2) jours de manifestations ont fait cinq (5) morts comme bilan humain. Ajouté à cela, les cas de blessés et le pillage des biens publics et privés.
L’Aîné Robert KOUNDOUNO
Tel: 00224-620-546-653