Dissolution du Gouvernement déjà saluée mais, quelle suite technique pour réussir cette Transition ?
Le général président MAMADI DOUMBOUYA rassure son peuple pour cette MAIN SINCÈRE QUI N’A PAS TREMBLÉ comme il avait promis.
Bravo pour cette décision courageuse et patriotique mais il y a une forte attente du peuple par rapport à la suite qui pourrait mieux rassurer.
Voici la piste d’analyse et de solutions opérationnelles pour un remobilisation en faveur de la réussite de cette transition condamnée à réussir.
Le premier et indispensable travail de l’équipe de confiance du président et du CNRD va indubitablement concerné le meilleur casting pour identifier des guinéens ministrables compétents , intègres expérimentés et consensuels.
Ce travail reste déterminant pour la suite du processus car le taux de cadres guinéens opportunistes, apatrides et incompétents qui brandissent les plus gros diplômes du monde pour brouiller l’objectivité de tous les casting est évalué à plus de 80%.
En réalité, la Guinée fonctionne depuis 1984 en cercles d’intérêts politiques, économiques et socioculturels.
Chaque personne proche du président estime qu’il faut avoir le plus grand nombre de membres de son cercle pour mieux profiter et durer dans les grâces du pouvoir.
Alors les cercles d’intérêt commencent à s’affronter dès qu’il s’agit de choisir dès guinéens pour des postes de responsabilité au plus haut niveau de l’Etat.
Finalement, les cercles d’intérêts empêchent le détenteur du pouvoir à identifier les vrais profils qu’il faut.
Parfois chacun joue au jeux dangereux de la stratégie des calomnies pour présenter au chef soit les plus compétents en ennemis et les moins compétents en amis du système au pouvoir.
L’autre stratégie machiavélique utilisée par les cercles d’intérêt qui tournent autour du chef c’est le filtre systématique des profils et personnes à laisser passer au casting.
L’inconvénient c’est que les meilleurs cadres compétents n’ont aucune possibilité de passer le cap du filtre fait par les cercles d’intérêt.
Quand la question des équilibres communautaires se posent comme toujours, les communautés ont tendance à porter le choix sur ceux qui ont des moyens ou ceux qui sont soutenus par ceux-ci.
Le cercle vicieux continue à fonctionner car généralement, tous les cadres richissimes qui influencent le plus les communautés sont des anciens bandits à cole blanc.
Pour cette fois, le CNRD doit pouvoir contourner tous ces pièges systémiques pour définir les termes de la COMPETENCE NATIONALE recherchée avec des indicateurs précis qui mettent en exergue, L’INTÉGRITÉ, LE CONSENSUS NATIONAL, L’EXPERIENCE et le NIVEAU ACCADEMIQUE qui ne signifie pas grade de Docteur ou Professeur pour des postes de top managers.
Cette fois, il faut privilégier des managers leaders et non des techniciens mécaniques avec de simples grades académiques de Docteur.
Rien ne doit empêcher de nommer un sociologue comme ministre de la justice car l’expérience dans beaucoup de pays prouve que s’il est un bon manager, il réussit mieux les refondations difficiles.
N’oublions jamais que le meilleur président de la banque mondiale de tous les temps a été un médecin.
Bernard Kouchner a été l’un des meilleurs ministres des affaires étrangères de la France en étant médecin.
Les nouveaux ministres doivent être compétents c’est-à-dire patriotes, connaisseur dans un domaine et expérimenté.
Après les ministres, il faut continuer pour toutes les directions et les postes clés de l’administration publique.
Le casting pourrait être axé sur des critères basiques tels que la priorité aux:
•Experts nationaux qui ont conduits plusieurs études sur la situation socio-économique et politique du pays.
- Managers ayant une expérience avérée en Nouvelle Gestion Publique ou GAR.
- Jeunes intellectuels guinéens qui ont un bagraund suffisant qui peuvent immédiatement formés en management public ou mentorés avant la prise effective de service.etc.
Il faut éviter la dictature des doctorants scientifiques qui ne sont nullement des indicateurs de compétence pour des postes managériaux.
La place privilégiée des Docteurs et professeurs ce sont les universités et instituts de recherches pas à des postes de managers publics qui exigent d’autres compétences.
Malheureusement, les autorités guinéennes dans le passé ont confondu le grade accademique aux compétences en management public. C’est grave et inquiétant pour une gestion efficace et efficiente des compétences dans une administration publique qui vise des résultats de changement et de développement.
Alors au titre de « LA MAUVAISE GESTION DES COMPÉTENCES », LE PRINCIPAL PROBLÈME À RESOUDRE POUR VITE DEVELOPPER LA GUINEE . », il faut rappeler aux autorités de la transition que ce fléau engendre les principaux maux de notre État en termes d’incapacité à faciliter le développement du pays.
Ainsi, la bonne gestion des compétences implique des éléments de changement systémiques qu’il faille activer pour transformer rapidement l’administration publique en un support irréversible du développement.
En réalité, quand les compétences sont bien gérées, les principales incongruités et pratiques administratives néfastes comme le clientélisme, le népotisme , l’ethnocentrisme, le communautarisme, la politisation de l’appareil administratif et le favoritisme disparaissent automatiquement avec des effets multiplicateurs positifs sur la performance et la qualité des services de l’Etat.
Mais, la très bonne gestion des compétences par l’Etat n’est pas une action isolée,elle implique la mise en oeuvre d’actions systémiques planifiées dans le temps et l’espace.
Pour le cas spécifique de l’administration publique guinéenne , elle est à juste titre considérée comme l’une des plus sinistrées d’Afrique .
Sa performance laisse à désirer avec des services publics de piètres qualités sans efficacité ni efficience.
Dans cet ordre d’idées , les réformes pour qualifier l’administration publique doivent être axées sur certains éléments systémiques incontournables.
Au crible de l’analyse des problèmes de l’administration publique guinéenne, voici entre autres les 13 principales actions à cibler , à planifier et à mettre en œuvre dès maintenant pour promouvoir à jamais la bonne gestion des compétences pour transformer l’administration publique en un levier du développement rapide et équilibré .:
1- Le meilleur choix des services publics en adéquation avec les besoins, la demande sociale et les contraintes du développement.
2-La meilleure organisation de ces services publics pour permettre aux compétences engagées de produire des résultats de développement.
3- Le choix des agents compétents (ayant la parfaite maîtrise technique, l’expérience nécessaire et l’intégrité ) pour gérer ,animer et promouvoir les services.
4- L’évaluation et la catégorisation des métiers de la République en fonction des besoins de renforcement de capacité en management .
5- La formation en management public et en leadership de tous les cadres à responsabiliser et bien avant leur prise de fonction.
6- L’organisation des stages croisés et rotatifs de tous les nouveaux fonctionnaires dans tous les départements de l’Etat en vue de comprendre mieux l’organisation globale de l’Etat.
7- L’organisation d’un système de mentorat stratégique à durée déterminée entre les jeunes techniciens et managers à nommer aux hautes fonctions de l’Etat et les anciens à faire remplacer avec des TDR précis.
8- L’organisation de tests complets ouverts à tous pour le recrutement de tous les techniciens supérieurs et managers des services stratégiques ciblés de l’Etat.
9- La planification des formations techniques et managériales échelonnées pour faire remplacer par des guinéens en 3 ans au maximum les expatriés travaillant dans les entreprises et sociétés en Guinée.
10- La mise en place d’une agence opérationnelle d’évaluation des métiers de la république pour l’actualisation permanente des métiers en fonction des besoins de développement du pays.
11- L’introduction officielle et technique de la gestion axée sur les résultats GAR et la Budgétisation axée sur les résultats BAR dans l’administration publique à travers un office national indépendant.
12- La mise en place d’une politique nationale opérationnelle de promotion des cadres guinéens dans les institutions internationales.
13- L’organisation d’un processus continu de nettoyage irréversible du fichier de la fonction publique pour extirper en priorité les milliers de faux cadres classés dans des hiérarchies et qui sont en réalité des analphabètes qui n’ont jamais fréquentés, des cadres mal classés en hiérarchie et en salaire par rapport à leur diplôme, les fictifs, les retraités en fonction, les abandons, les non postés à intégrer et classés etc.
Pour moi, toutes ces actions parmi tant d’autres doivent dès maintenant concourir à mieux gérer les compétences nationales au service du développement de notre pays la Guinée.
En réalité l’objectif de la refondation annoncée doit indubitablement être la qualification des services publics guinéens en y induisant efficacité et effiscience par une meilleure organisation des services avec des cadres compétents nommés pour l’atteinte de meilleurs résultats.
Les questions que l’on doit se poser maintenant sont les suivantes:
° Après 2 ans de réformes, la qualité des services publics s’est-il réellement améliorée ?
° Avec plus de 14.000 non postés et les annonces de recrutements supplémentaires, Y-a-t-il cohérence et possibilité de produire les résultats de qualification des services publics?
°Avec des services publics presque décimés par des retraités en rafale sans planification stratégique, les conséquences ont elles été évalué ?
° Avec des nominations intempestives de jeunes cadres sans expérience, les valeurs induites à la compétence ont elles été respectées et enfin, quelles sont les conséquences actuelles sur la qualité des services publics recherchée ?
° Avec les recrutements annoncés, y a t il eu au préalable une plannification de renforcement de capacité de ces nouveaux jeunes cadres pour leur permettre de remplacer les cadres expérimentés admis à faire valoir leur droit à la retraite ?
De toute évidence, la situation sociopolitique délétère du pays commande à ce qu’il’y ait une tendance vers un gouvernement plus consensuel mais il faut veiller à ce que tous les autres critères s’accommodent à cette donne sociopolitique.
Pour moi rien n’empêche le président à se faire assister par un cabinet singapourien comme l’a fait PAUL KAGAME .
D’ailleurs ce grand consultant singapourien du RWANDA vient de passer un bref séjour en Guinée et a donné une formation gratuite aux agents de l’administration parlementaire.
En dépit de tout ce qui précède, les réformes de l’administration publique à réorienter ne visent pas simplement d’engranger des sommes pour l’Etat mais il s’agit surtout de qualifier les services publics.
Aimé Stéphane MANSARE
SOCIOLOGUE
Expert consultant en sciences sociales du développement .
DGA CERFOP au CNT GUINÉE