Sept mois après la prise du pouvoir par le Colonel Mamady Doumbouya, la durée et le chronogramme de la transition n’ont pas été définis par le CNRD. Une situation qui poussent plusieurs acteurs de la vie politique et sociale à s’interroger sur les intentions de ceux qui ont renversé l’ancien Président Alpha Condé le 5 septembre 2021.
Interrogé sur ce sujet dans l’émission « Le débat africain » sur les ondes de la RFI ce dimanche 10 Avril 2022, Colonel Amara Camara a donné son avis sur l’une des questions les plus débattues actuellement en Guinée.
A l’entame de son intervention, le Ministre Secrétaire général du gouvernement est revenu sur les raisons qui ont poussé le CNRD à prendre le pouvoir en Guinée.
« Le tissu social de la Guinée était déchiré, la corruption institutionnalisée, les lois et règlements bafoués. Le couronnement de tout ça c’était les violations de la constitution », indique-t-il.
Concernant les sanctions prises contre la Guinée par la CEDEAO et le délai de six mois donné au CNRD au préalable pour l’organisation des élections, le Colonel Amara Camara s’est interrogé sur le fondement et la base de telles décisions. Pour lui, c’est impossible de résumer les problèmes avec l’organisation des élections.
« On ne peut résumer les problèmes de nos pays aujourd’hui, à des simples questions d’organisation d’élections. Pour le cas de la Guinée, on ne peut pas être beaucoup plus clair que ça. Dès les premières heures de la prise du pouvoir, il y a eu une grande concertation qui a été organisée et l’ensemble de la classe politique, des forces vives de la nation ont été concertés. Il en sortit une charte de la transition », explique-t-il.
Interpellé sur la nécessité du CNRD de se prononcer sur la durée de la transition en Guinée, le Ministre Secrétaire général précise : « une mission du CNT s’est rendue partout dans les préfectures, les sous-préfectures du pays pour recueillir l’avis des populations et des travaux sont en train d’être fait en ce moment pour parvenir à des résultats très clairs. Et une communication officielle sera faite en ce sens-là. Mais encore une fois, conformément à la charte de la transition, c’est un travail qui relève du CNT ».
Bien que ce soit un régime issu d’un putsch militaire, ils entendent respecter la séparation des pouvoirs et donner à chacun le rôle qu’il doit jouer dans la transition. Cela dans le but de parvenir à une solution normale, souligne Colonel Amara Camara.
Mohamed Diawara