Depuis le début de ces examens sessions 2018, des défaillances ont été signalées de part et d’autres. Des constats révèlent d’énormes violations des exigences liées au bon déroulement des différents examens. Dans les centres, les candidats contribuent de l’argent pour que les surveillants leur laisse communiquer. Votre quotidien en ligne www.infospremiere.com, à travers un de ces reporters a silhonné plusieurs centres de la capitale pour s’enquérir des réalités sur le terrain. Pour le savoir, il s’est mis dans la peau d’un enseignant.
Tout commence par le certificat d’études élémentaire (CEE) le 20 juin dernier, les surveillants dans les salles de classe, se laissent emporter par les élèves qui cotisent de l’argent pour acheter leur conscience. En retour ces derniers donnent les réponses des sujets. Derrière la cour, les maîtres venus soutenir leurs candidats, aussi font leur mieux pour satisfaire les surveillants. En complicité avec les délégués, ils font l’affaire des élèves. << Nous sommes des candidats moraux >> soulignent-ils.
<< Si on ne connaît pas, ils nous montrent mais ils nous disent de ne dire à personne que les surveillants nous avaient aidé >> souffle un élève à l’oreille de son maître de classe.
BEPC
Au brevet d’études du premier cycle (BEPC), la garde a baissé sur tous les plans dès le début. Les candidats, comme pour ceux du CEE, mobilisent de l’argent et donnent aux surveillants. Les délégués chargés de veiller à l’application des règles, sont les premiers à faillir à leur mission. Pendant que l’examen se déroule à l’intérieur du centre, un autre se tient à l’extérieur. Les professeurs venus de plusieurs écoles, traitent des sujets reçus pour leurs élèves qui attendent. Il faut qu’ils comprennent nos candidats affirment-ils.
Même les policiers à la porte ne sont pas en reste, à coût de francs, ils facilitent la sortie des sujets hors des centres et la rentrée des traités. Comme dans le monde des affaires, la tolérance zéro se transforme en indulgence démesurée.
À l’image d’un film de fiction, certains centres disposaient de machines photocopieuses pour multiplier les traités. Une fois l’épreuve lancée, un spécialiste est sollicité pour répondre aux questions posées. << Les surveillants nous laissaient communiquer et parfois ils nous venaient en aide. Des traités venaient dans toutes les salles>> témoigne candidat au BEPC.
BAC
Le baccalauréat unique s’est illustré par la prolifération des sujets sur les réseaux sociaux. Alors que les téléphones sont interdits dans les centres. Des fuites qui impactent la crédibilité de ces examens session 2018.
La chaîne est longue et en tête les écoles privées contribuent de l’argent qu’ils appellent <<soutien aux surveillants>>. Ils cherchent la renommée de leurs écoles. Les élèves trompent les surveillants qui sortent des centres avec des sommes allant de 30.000FG à 50.000FG. Délégués et policiers viennent allonger la chaîne que constitue ce système né.
Si dans les autres pays des mesures sont prises pour empêcher la fuite des sujets, en Guinée les enseignants sont les premiers à encourager la culture de la médiocrité.
En Algérie, Internet a été bloqué pour empêcher la fuite de sujets qui inondent les réseaux sociaux, pendant que le Sénégal interdit le téléphone dans les centres d’examen.
De l’avis des observateurs, de pareils examens n’avaient jamais été organisés. D’où la demande de l’annulation du baccalauréat qui a connu d’énormes défaillances.
La balle est désormais dans le camp du nouveau ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation.
Mohamed Diawara
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