Il y a 50 ans ( 5avril 1973-5 avril 2023) la grande faucheuse privait définitivement la Guinée et l’Afrique de son plus grand talent musical: Aboubacar Demba Camara (Khalil Kaba)

De ma petite expérience et surtout en passionné de la musique africaine de Guinée, je n’ai vu aucun artiste national dont les œuvres ont mieux résisté au temps que celles d’Aboubacar Demba Camara dit Tentemba (dragon).
Pour moi, sa musique est une sorte de souffle du désert, l’écho du vent. C’est une musique qui donne de la patience et de l’espoir. Quand je l’écoute, c’est comme si j’étais en train de m’envoler. Ça me donne du vent dans les ailes.

Aboubacar Demba Camara était un chemin pour tous les artistes nationaux. C’est comme ils étaient dans la brousse et s’ils ne savaient pas où partir et qu’il était le guide. Il a mis les piquets sur la route pour qu’ils se retrouvent. Qu’ils le reconnaissent ou pas, tous ont suivi son chemin parce que l’homme était un pionnier. Une inspiration pour les artistes.

Sur les scènes guinéennes et africaines, tous les témoins de l’époque s’accordent à dire qu’un concert de Demba Camara est une expérience inoubliable. Au rythme de morceaux hypnotiques entrecoupés de harangues et de performances extraordinaires, les spectateurs sont emportés par l’énergie du chanteur leader du Bembeya Jazz National.

Les œuvres de cet artiste hors pair l’ont rendu immortel. Son secret était dans la foule, la masse. Quand il se trouvait devant une foule nombreuse, il domptait le rythme.

La Guineens ne finiront jamais de pleurer ce Génie tant il a marqué de la meilleure des manières leur histoire. Aujourd’hui, Aboubacar Demba Camara est plus vivant que jamais. Il continue d’influencer positivement des générations d’artistes et de Musiciens africains.

Repose en paix l’enfant prodige de Saraya. Amen !

Par Khalil KABA