Mamadi une vie dans l’anacarde. Depuis longtemps, il a cherché à comprendre la filière acajou. Il en a fait son quotidien. Désormais, il veut parler et vivre anacarde. Mieux faire et réussir dans la production de ce produit, c’est la mission qu’il s’assigne.
La trentaine, Mamady Bérété a fait ses études primaire et secondaire en Guinée. Désireux et assoiffé de diplômes, il s’envole pour la Russie, après avoir bénéficié d’une bourse en 2003. Huit ans plus tard, il revient au bercail avec un diplôme de Master 2 en Ingénierie Biomédicale.
Comme tout jeune qui aspire trouver un emploi après les études, Mamady s’est mis sur tous les fronts. Seulement, l’intégration n’as pas été aussi facile que prévue : « j’ai beaucoup trainé pour trouver un emploi » lance-t-il avec un soupire. En tout, deux ans pour en trouver un. Pas le meilleur, mais le satisfaisant.
La case de départ
En 2014, Bérété fait ses premiers pas dans une Compagnie minière : la CBK (Compagnie des bauxites de Kindia). Là-bas, il occupe le poste de chef d’entretien dans la mine de Débélé. Un an plus tard, il rencontre un expatrié qu’il avait connu auparavant. Ensemble, ils ont initié un premier projet. Celui de l’exportation de la banane guinéenne. L’état actuel de la filière banane en Guinée fait défaut, Mamadi Bérété et son acolyte, se heurtent à une difficulté. « Ça n’a pas été possible. Nous avons tout fait à travers les compagnies, mais elles n’ont pas accepté de nous assister. C’est ainsi que l’idée d’exportation de l’anacarde est née » avance-t-il.
Le résultat aboutit à la création de « l’International Cashew Holding » (ICH) en 2015, dont Mamady Bérété est l’un des directeurs. Le but était d’approvisionner une usine en Biélorussie, en quantité suffisante d’anacardes. A l’époque, l’anacarde n’était pas connu en Guinée comme un produit d’exportation à grande échelle. « Nous avons commencé à acheter l’anacarde en 2016. C’était notre première campagne et nous en avons exporté 10000 tonnes » précise Mamadi Bérété.
Rêves et ambitions
Dynamique, motivé et volontaire, Mamady Bérété n’aime pas seulement le bureau. Il préfère aller sur le terrain et voir les réalités en face. Pour lui, parler d’une filière, nécessite un déplacement sur le terrain « Ma philosophie était de comprendre une filière. Il fallait partir à la base, voir le terrain » nous confie-t-il. Présentement, une usine de transformation de l’anacarde est en train d’être installée à Kagbélé, sous la bannière : « International Cashew Holding ». Elle aura une capacité de production de 25000 tonnes par an. Une politique pour concurrencer ceux qui produisent aussi le cajou. Les premiers essais sont prévus pour le mois prochain, si tout se passe bien. L’installation de cette usine, permettra à la Guinée, d’exporter la coque et l’amande.
La Guinée a beaucoup de terre à exploiter selon Mamadi Bérété. Et pour amener les gens à investir dans la culture de l’anacarde, « International Cashew Holding » met la semence à la disposition des planteurs. Beaucoup ont compris et ont investi dans la culture de l’anacarde. «Notre investissement va directement aux planteurs. Nous payons l’anacarde et les gens viennent acheter avec nous. L’an dernier, nous avons investi près de 80 milliards de francs guinéens en Haute-Guinée» explique Bérété.
A partir de la saison prochaine, Mamady se lancera dans la culture de l’anacarde. Il dispose déjà d’un domaine à Sanankoro. En Guinée, le manque de statistiques fiables, occasionne la guerre de chiffres sur la quantité exportée par an. « Certains disent 25000 tonnes, d’autres parlent de 30.000 tonnes. Loin de tout ça, on peut concurrencer les pays de la sous-région. L’espoir est permis quand même, nous avons des terre et l’anacarde à un bel avenir en Guinée » soutient-il.
En dehors du bureau et l’anacarde, Mamady Bérété a de quoi se faire accompagner : la musique aux goûts rythmés, la lecture et le sport. Avec un accent étranger et une voix imposant, il rassure : « on pourra mieux faire ».
Il souhaite faire de la Guinée, un scandale agricole, à travers la culture de l’anacarde.
Mohamed Diawara
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