Nouveau cadre de dialogue annoncé en Guinée : Cellou Baldé note des insuffisances, notamment l’absence d’un médiateur de la CEDEAO
Par un décret présidentiel lu hier sur les ondes de la Radio Télévision Guinéenne RTG, les nouvelles autorités ont annoncé la tenue d’un cadre de concertation entre les acteurs politiques et sociaux, le gouvernement et le Comité National pour le Rassemblement et le Développement ( CNRD). Invité ce mardi, 20 septembre 2022 de nos confrères d’Espace, honorable Cellou Baldé dit avoir salué ce décret, mais a indiqué que cette décision est une façon pour la Guinée de s’échapper aux sanctions qui pourraient être prise contre elle à l’occasion du sommet des chefs d’État et de la CEDEAO, annoncée à New-York aux États-Unis.
Placé sous la responsabilité de Dr Goumou Premier ministre du Gouvernement, ce dialogue intervient dans un contexte où les anti CNRD dénoncent certaines irrégularités, notamment la détention des certains cadres politique et sociaux. Pour ces opposants, les nouvelles autorités sont en train d’amuser un peu la galerie pour échapper aux sanctions qui pourraient tomber contre la Guinée.
« Nous constatons qu’à chaque fois qu’il y a des perspectives de la rencontre au niveau de la CEDEAO pour parler au dossier des pays en crise normalement où il y a eu coup d’État, on se précipite pour prendre des décisions. Ce qu’on a réclamé depuis longtemps, on ne le met pas en place. Et à la veille de chaque sommet, on essaie d’un peu d’amuser la galerie pour mettre en place des instruments réclamés, pour lesquels il n’y avait pas la volonté politique. Certes nous saluons la mise en place ce cadre de concertation à travers un décret du Président de la République mais ce qu’il faut dire aujourd’hui, c’est qu’on est en train de reculer. Souvenez-vous il y a eu la médiation internationale qui a été mise en place. Un premier médiateur a été refusé et remplacé. Le second en l’occurrence M. Thomas Bony Yayi, a été bien attendu accepté par les autorités de la transition. Il a fait un premier travail avec les coalitions politiques, il a rencontré le CNRD. Mais selon le décret qu’on a vu hier sur les ondes de la RTG, on a vu nulle part mentionné le médiateur de la CEDEAO», a mentionné le responsable des antennes de l’UFDG à l’intérieur du pays.
Pour ce responsable de l’UFDG et de la coalition ANAD, le CNRD n’a pas du tout la volonté d’associer la communauté internationale à ce dialogue. Pourtant poursuit-il, c’est quelque chose qu’ils ont réclamé et qui a été acté par les nouvelles autorités. Autre question qu’il a relevé, c’est le rôle du comité technique qui n’a pas été défini et la relation qui va exister entre ce comité et les facilitateurs.
«Comment ces facilitateurs vont être identifiés? », s’est-il interrogé avant de renchérir : « nous avons dit que le dialogue que nous voulons avec le CNRD, c’est celui indiqué conformément à l’article 77 de la charte de la transition».
Les craintes de Cellou Baldé, c’est l’existence des associations et autres groupements qui sont aujourd’hui soudés au CNRD, qui n’auront point de revendications pendant les débats à l’occasion de ce dialogue, vue leur position. Pour lui, il faudrait d’abord discuter sur le format, les préalables, des acteurs qui doivent être présents à ce cadre de concertation. C’est pourquoi il souhaite:
« la présence d’un médiateur de la CEDEAO, que le CNRD se conforme à la charte, qu’il ait la représentativité des acteurs des formations politiques de la société civile qui ont des revendications par rapport au processus de transition dans notre pays, que nous ayons des partenaires techniques et financiers».
Il faut dire que les nouvelles autorités ont maintes fois parlé de ce dialogue, mais qui malheureusement n’a abouti comme voulu. Cette fois-ci encore, des réactions et positions des uns des autres depuis ce décret, emmènent à des doutes quant à la réussite de cet autre de concertation, auquel divise déjà plus d’un.
L’Aîné Robert KOUNDOUNO
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