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N’zérékoré : À la rencontre de Nanfadima Diawara, la seule chirurgienne de l’hôpital régional

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À l’époque, certains métiers comme la chirurgie étaient réservés uniquement aux hommes, mais aujourd’hui ce n’est pas le cas. Les femmes comme Nanfadima Diawara ont accepté de l’apprendre malgré les difficultés rencontrées, juste pour sauver des vies. Elle est aujourd’hui la seule chirurgienne de l’hôpital régional de N’zérékoré. Pourquoi a-t-elle opté pour ce métier ?

Le correspondant régional de votre quotidien électronique infospremieres.com est allé à sa rencontre afin de clôturer le mois de mars, qui est le mois de la femme.

«C’est le destin qui m’a poussée à faire de la médecine, être chirurgienne. J’ai perdu l’une de mes sœurs lors de l’accouchement, quand j’étais à l’université. C’est son cas qui m’a animée à sauver des vies. C’est en donnant la vie qu’elle a perdu la sienne, donc jusqu’à maintenant, quand j’y pense, ça me traumatise. C’était le manque de chirurgiens à l’époque qui l’a privée de la vie. C’était dans la zone de Kissidougou que cela s’est passé. Quand j’ai terminé mes études universitaires, j’ai décidé de sauver les femmes en donnant la vie. Je sais que c’est Dieu qui guérit, mais nous, on soigne. On prie Dieu de guérir toutes les femmes en donnant la vie. Depuis 2008, j’ai commencé à exercer ce métier. Aujourd’hui, je suis médecin-chef à la maternité», explique-t-elle.

Plus loin, elle n’a pas manqué de revenir sur les difficultés qu’elle rencontre dans ce métier.

«Tout métier a ses avantages et ses inconvénients. Nous rencontrons beaucoup de difficultés dans ce travail. 99 % des femmes qui viennent pour accoucher arrivent très tardivement. Quand elles tombent enceintes, au lieu de venir directement pour commencer le traitement, elles passent d’abord dans beaucoup de maisons en utilisant des produits traditionnels. Ensuite, elles viennent chez nous. Pour elles, nous sommes Dieu, et pourtant c’est Dieu qui guérit, nous on soigne. Quand elles viennent encore, elles ne nous donnent même pas le temps d’examiner et de comprendre de quelle maladie elles souffrent. Or, c’est la tête qui travaille. Il faut toujours prendre le temps pour ça. Cela ne peut pas se faire en une seconde », a-t-elle rencontré.

Pour elle, elle se sent fière dans ce métier, avant d’interpeller les autres femmes à ne pas se laisser faire, car tout ce que l’homme peut faire, la femme peut le faire mieux.

«Je me sens fière dans ce métier, une seule femme parmi des hommes, et parfois quand les hommes sont bloqués, on m’appelle. Je suis vraiment fière de mon métier. Cela veut dire que tout ce que les hommes peuvent faire, les femmes peuvent le faire mieux. Quand Dieu a créé des métiers, il n’a pas dit que c’était pour les hommes ou pour les femmes. Le métier, c’est le métier, c’est à toi de le faire ou non. Il n’y a pas de métier d’homme. Quand la femme s’adonne, elle peut faire mieux que l’homme. Quand on apprend bien, on en profite mieux. Il est rare que les femmes apprennent la médecine, je n’ai que trois stagiaires ici. Le nombre est trop petit », regrette Nanfadima Diawara.

Pour terminer, elle invite les femmes à accorder beaucoup de sérieux à leurs métiers, tout en encourageant la gent féminine à apprendre la médecine.

De N’zérékoré, Gilbert N’killy

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