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N’Zérékoré : « Le travail le plus déterminant que nous sommes en train de faire, c’est la réforme foncière », dixit Madina Bah

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Les responsables du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage ont tenu une conférence de presse ce jeudi 17 octobre 2024 à N’Zérékoré. Venus pour célébrer la Journée de la femme rurale, les collaborateurs du ministre Félix Lamah ont répondu aux questions des journalistes sur les actions de leur département. La rencontre s’est déroulée dans la villa Syli.

Les représentants du ministre ont d’abord mis l’accent sur l’importance de la Journée internationale de la femme rurale.

«La Journée internationale de la femme rurale est une occasion pour attirer l’attention sur des questions spécifiques. Célébrer la femme rurale, c’est mettre en lumière ses activités, attirer l’attention non seulement sur les acquis, mais aussi sur les défis qu’elle rencontre au quotidien. C’est également l’occasion de plaider auprès des autorités et des partenaires pour améliorer les conditions dans lesquelles ces femmes travaillent», a déclaré la Directrice nationale du foncier rural.

Par ailleurs, le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage a annoncé une réforme foncière agricole, selon la Directrice nationale du foncier rural et du patrimoine.

«Le travail le plus déterminant que nous sommes en train de faire actuellement, c’est la réforme foncière. Elle va nous permettre de combler le vide juridique qui existe aujourd’hui. Nous devons d’abord doter le pays d’une politique foncière agricole, puis, un peu plus tard, adopter une loi foncière agricole qui expliquera de manière simple comment quelqu’un possédant ne serait-ce qu’un demi-hectare peut sécuriser sa terre. Actuellement, la seule façon de sécuriser une terre est d’obtenir un titre foncier, ce qui est long, coûteux et hors de portée pour la plupart des gens. Le travail en cours permettra de rendre les mécanismes opérationnels, en mettant en place des structures locales, au niveau des communes, des quartiers, voire des districts, afin de permettre aux femmes de sécuriser leurs droits fonciers.

L’État s’est également engagé à cartographier les domaines agricoles. Cela permettra de recenser les terres agricoles de l’État à travers le pays, facilitant ainsi l’accès à ces terres pour ceux qui souhaitent investir dans l’agriculture et l’élevage, en particulier les femmes rurales, qui n’ont souvent pas besoin de grandes superficies, mais qui ont besoin de travailler sur une portion de terre sur le long terme», a expliqué Madina Bah.

Sur la question des conflits entre agriculteurs et éleveurs à travers le pays, Halématou Sirandö Diallo, Directrice nationale de l’alimentation et de la production animale, a précisé :

«Le Code pastoral, promulgué par le Président de la République, nous permettra de prendre des mesures concrètes sur le terrain, notamment en réglementant le système et en luttant contre la divagation des animaux, qui est aujourd’hui le problème majeur. Depuis l’adoption de cette loi, N’Zérékoré, par exemple, a déjà instauré des périodes de garde dans toutes ses préfectures. Le plus important maintenant est de faire respecter ces périodes fixées par les acteurs locaux et les services décentralisés. Pour mieux gérer les conflits entre agriculteurs et éleveurs, nous envisageons de créer des comités de gestion au niveau des districts, des sous-préfectures et des préfectures. Ces comités seront chargés de régler les conflits à l’amiable avant de les porter en justice. Nous avons également prévu de renforcer leurs capacités une fois ces comités en place», a-t-elle indiqué.

Quant à l’interdiction des zébus, une variété de bovins importés des pays voisins, Halématou Sirandö Diallo a ajouté :

«La Guinée est une zone d’accueil pour les transhumants, entourée par des pays sahéliens. N’Zérékoré, avec ses pâturages nutritifs, attire ces troupeaux. Cependant, ces transhumants entrent souvent par des frontières non officielles, alors qu’il existe une réglementation en place. Pour qu’ils entrent légalement, il faut une autorisation du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage. Voyant les conflits qui ont parfois causé des pertes en vies humaines, nous avons jugé nécessaire de prendre des mesures au niveau national pour accompagner les collectivités. Il est interdit aux transhumants d’entrer dans la région sans autorisation du ministère. Aujourd’hui, bien que la viande de zébu soit de qualité, elle ne répond pas toujours à la demande. C’est pourquoi certains commerçants se tournent vers le Mali pour importer des zébus. Nous avons pris des mesures pour que toute importation de zébus soit soumise à une autorisation, que ce soit au niveau national ou régional. Les animaux destinés à l’abattage pour la consommation doivent également être soumis à des règles strictes, qu’ils soient là pour un court ou un long séjour», a-t-elle précisé.

 

De N’Zérékoré, Gilbert N’killy

 

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