N’Zérékoré/Tribunal Correctionnel: 18 mois de prison ferme et 500 000 GNF d’amende pour un présumé agresseur (verdict)
Ce jeudi 25 avril 2024, le tribunal correctionnel de N’Zérékoré a rendu un verdict sans précédent dans l’affaire de l’agression d’un présumé voleur. Antoine Holémou, accusé d’avoir sauvagement attaqué le jeune Issa Kébé, appréhendé la nuit dans leur cour sous suspicion de vol, a été condamné à 18 mois de prison ferme et à une amende de 500 000 francs guinéens.
Le président du tribunal, Mamadou Saliou Diakité, a déclaré : «Après avoir délibéré sur l’action publique, le tribunal déclare Antoine Houlémou coupable des coups et blessures volontaires sur la personne d’Issa Kébé. Le tribunal le condamne à 18 mois de prison ferme et au paiement de 500 000 FG d’amende».
Cette décision a été accueillie avec satisfaction par le procureur de la République près le tribunal de première instance de N’Zérékoré. Il a déclaré : «Je suis très satisfait, car des situations comme celle-ci doivent servir de leçon maintenant aux éventuels candidats qui se lancent à lyncher des voleurs… Quand vous prenez votre voleur, la loi est claire : vous devez l’envoyer devant les autorités judiciaires. Le fond, ce sont des tests de loi, ce qui est prévu, on le fait. Quand on envoie un PV de vol, je ne peux pas me lever et frapper le voleur. Ce que je peux faire, c’est l’envoyer à la maison centrale et organiser un procès. S’il est reconnu coupable, on le condamne».
Le procureur a également souligné que le lynchage est devenu monnaie courante dans la cité. «Se rendre justice est devenu monnaie courante dans la cité… Cet acte était malheureux. Le jeune s’est retrouvé dans la cour des autres vers 2h à 3h du matin. En tout cas, il avait l’intention de voler… Ça doit servir de leçon : c’est lui qui est en face de nous quand on lui fait du mal, même si nous avons le droit sur lui, mais ce droit peut se retourner contre nous».
Cette affaire met en lumière les dangers du lynchage et souligne l’importance du respect des procédures légales dans la lutte contre la criminalité.
Depuis N’Zérékoré, Gilbert N’Killy